Mercredi 13 novembre vers 22h je me suis fait une petite frayeur...
Une alarme s'est mise à sonner dans la cave
Je suis descendu pour l'éteindre, mais comme je ne savais pas à quoi elle servait, j'ai commencé à imaginer le pire, surtout qu'il y avait une odeur d'hydrocarbure...
Extinction de l'alarme.
J'ai appelé le service à la clientèle de la Société Immobilière du Québec, qui gère le bâtiment et dont on m'avait données les coordonnées.
Une dame très sympathique m'a dit qu'ils allaient envoyer quelqu'un.
Ils sont arrivés le lendemain matin à 9h. Ils m'ont appris que cette alarme servait à mesurer le niveau d'eau dans les sous-sol. Montréal est construit sur l'eau et de temps en temps il y a des inondations en sous-sol.
Argh... l'ipod oublié dans le sweat shirt, et donc passé à la machine.
Miracle... après trois jours dans un sac de riz, pour absorber l'humidité, il fonctionne de nouveau. Juste le micro est en panne.
L'escalier menant aux étages est tellement étroit, que pour changer le frigo il faut faire appel à des déménageurs.
Vendredi 15 Novembre, suite à un échange sur Facebook, Christo Datso, qui est un amateur de Science-Fiction avec qui j'ai correspondu via la mailing list de Jean Louis Trudel depuis plus de dix ans SFFRanco, découvre que nous sommes à Montréal en même temps, et me propose un rendez-vous dans un restaurant Vegan, le Lézard Vert.
Christo Datso est un homme d'affaire, qui fait de la formation d'entreprises en gestion boursière.
J'ai le plaisir d'avoir une initiation rapide à l'économie capitaliste. Il me conseil la lecture des livres d'un de ses amis aux noms évocateurs ; Marché Financiers : Le soulèvement des machines.
http://www.zones-sensibles.org/index.php?mod=auteurs&a=06
Nous évoquons le micro trading haute fréquence...
Il m'apprend l'existence d'Euronext Data Center qui gère entre autre les transactions boursières européenne,
http://cryptome.org/2013-info/05/nyse-data-center/nyse-data-center.htm
La poétesse et auteur Québecoise Nancy.R.Lange nous rejoint. si j'ai bien compris Christo Datso représente un éditeur.
https://www.facebook.com/nancy.r.lange
Christo me propose de m'avancer vers la galerie où Marie Tiberge fait son expo.
On s'arrête à un SAQ prendre du vin. Dans le coffre de Christo, des dizaines de livres.
Christo me pose à mi parcours, et je continue à pied vers la galerie qui ne doit pas être très loin.
Mais curieusement l'environnement ne ressemble pas vraiment à un quartier de galeries d'art. Ou alors cyberpunk post-apocalyptique... ce qui n'est pas du tout le style de Marie Roberge
Je fais quelques nøøcaptations en me disant que j'ai du me tromper d'adresse.
le 4262 boulevard de maisonneuve n'existe pas, la rue se termine sur le no man's land d'une station d'autobus.
Je rentre à l'atelier chercher l'adresse.
Devant la porte, Ariane Lorrain et Etienne Lapierre qui sortent du festival du documentaire qui a lieu dans le vieux batiment des beaux arts reprennent leur vélo. Ariane m'interpelle :
- C'est chez vous ici ?
Je les invite a venir visiter si ça les intéresse.
Après une visite rapide, je cherche la bonne adresse de l'exposition de Marie Roberge.
Mais sur l'affiche, l'adresse est bien celle que j'avais noté.
C'est bien le 4262 boulevard de Maisonneuve qui est indiqué. Etienne m'apprend alors qu'une avenue peut avoir des adresses ayant le même numéro, selon qu'on se trouve à l'est ou à l'ouest du boulevard Saint-Laurent...
argh!!! je suis parti du mauvais côté.
Je quitte Ariane et Etienne, et pour être certain d'arriver cette fois ci je prends un taxi. Un vrai piège à touriste cette histoire de numéros symétriques...
La galerie est une jolie maison à côté d'un vieux NooScaphe religieux.
Les champs nøømorphiques des deux extrémités de la rue sont diamétralement opposée, d'un côté le post-apo, de l'autre le médiéval fantastique..
A l'intérieur Marie Roberge? pose pour les nøøcapteurs.
Je retrouve les oeuvres qui étaient dans son atelier, dans le Jubé de l'église Gésu.
d'étranges visions macro ou micro cosmiques.
Il y a du monde, et l'atmosphère est conviviale.
Merci Marie Roberge? pour ce très agréable moment.
Du 15 novembre au 15 février 2014
4262 boulevard de maisonneuve ouest.
Sur rendez vous seulement emma.palardy@gmail.com
Retour à l'embarcadère du NøøScaphe Ernest Cormier.
Je suis attiré par la foule qui a embarquée dans le grand vaisseau des beaux-arts pour voyager dans le cyberespace de RIDM.
(Rencontres Internationales du documentaire de Montréal.)
http://www.ridm.qc.ca/en
Dans les soutes, des groupes armés de NøøEntités exfiltrées de différents documentaires militarisés, occupent l'espace physique.
For the love of guns.
par Christian Lamontagne et Nicolas Levesque.
http://www.ridm.qc.ca/fr/programmation/evenements/677/exposition-photo-for-the-love-of-guns
Photos extraites du documentaire de Nicolas Levesque : In guns we trust.
https://vimeo.com/64509496
Ce soir c'est le lancement d'Ariel, un long métrage sur le thème du handicap
http://www.ridm.qc.ca/fr/programmation/evenements/639/lancement-ariel
Il y a foule, et une bonne odeur de nourriture qui m'attire vers le fond de la salle.
Buffet appétissant.
après quelques jours de froid intense, le temps est de nouveau doux, quasi estival... le climat est bipolaire ici..
Le matin, j'émerge en consultant les réseaux sociaux sur mon Ipod, pour voir si vous avez mis des commentaires sur mon carnet de voyage.
Il me faut un peu de temps pour savoir qui je suis et où je suis
Première tache, récupérer toutes mes dividualités qui se sont éparpillées dans le nooscaphe pendant la nuit.
réunion de travail pour savoir quelle dividualité va occuper la journée.
Pas trop réveilé ce dimanche, Je vais déjeuner au café des rencontres internationales du documentaire, un plat Vegan fabriqué par le Lézard Vert... ... "un plat Vegan fabriqué par le Lézard Vert" ... hors contexte, c'est une phrase de roman de SF, ça, plus exactement une phrase produite par le Corvophraseur, cet antique générateur de textes de SF, dont on peut télécharger des versions mac et pc ici:
http://corvophraseur.sourceforge.net/
"Veuillez capillo-calcifrer le néo-rémouleur atomique avant de trans-détecter sciemment."
Le monde est vraiment très très petit... en tout cas celui de la création numérique.
L'année dernière, Etienne Armand Amato m'avait invité à présenter le NøøMuseum à ses étudiants de l'école de l'image des Gobelins, dont faisait partie Théo Ledu qui m'a reconnu au dessin de l'égrégore du sens de la vie sur mon Sweat.
Théo a été invité pour présenter le jeu vidéo qu'il a réalisé avec deux autres étudiants Jeremy Quentin et Charles Ayats : Type:rider.
Type:Rider est un jeu vidéo "typographique" construit avec Unity
http://typerider.arte.tv/#/
http://store.steampowered.com/app/258890/
http://ridmblog.wordpress.com/2013/11/17/video-entrevue-typerider-charles-ayats-antoine-guerchais-theo-le-du-fuentes-jeremy-quentin/
"La chaîne culturelle européenne Arte innove et lance son premier jeu vidéo ! Plongez dans une aventure unique et fascinante pour découvrir les secrets de la typographie ! Voyagez à travers l’univers des polices de caractères dans la peau de deux points ":".
Type:rider suit l'évolution de l'histoire de la typographie.
Ils présentent aussi une très belle installation interactive... à base de unity et de caméra infra-rouge.
Dans leur dispositif on modifie la chute de petits avatars lumineux en plaçant sur leur passage des grandes lettres magnétiques. Une interaction entre le matériel et l'immatériel. Une métaphore qui illustrerait bien mon aphorisme : La vie c'est de la matière informée.
A voir jusqu'à mercredi prochain. 3450 saint-Urbain dans le sous sol...
Sur le quai, un groupe discutait en riant. Je leur ai proposé de visiter le NøøScaphe. Il s'agissait d'étudiants de McGill http://www.mcgill.ca/ , et de l'artiste Jude Griebel, http://judegriebel.com/
L'atelier est en plein dans le campus des grandes universités Montréalaises de McGill, Concordia, Uuqam. C'est ce qui fait qu'il y a autant de vie et d'animation diurne et nocturne tout autour. Après 1968, en france, les politiques ont vidé le centre de paris de ses étudiants...
Les bains numériques ?
Rendez-vous avec André Éric Létourneau chez Scwartz, situé à mi chemin entre chez lui et l'atelier. Au dessus de la table un petit monde persistant rest figé dans une intemporalité noosphérique.
André Éric Létourneau prend des poses de camionneur pendant que je lui propose de me faire des boucles sonores pour le dispositif à la SAT.
Conseillé par la SAT, le journaliste Alexandre Vigneault passe me voir pour discuter de mes projets et de cyberculture.
Sur la façade du vieux bâtiment des beaux arts, les grafitis de signature me font penser que les fresques murales sur les murs de la cité, sont des affirmations existentielles. Une réponse identitaire à l'anonymat normalisateur des publicités urbaines.
Le Faune et l'arbre discutent ensemble.
Au pied de la façade de l'atelier, un SDF a laissé son oreiller et ses cartons.
L'affiche des Rencontres internationales du documentaire de montréal m'évoque une cible d'entrainement militaire. Son avatar attendant l'impact des tirs de noomissiles.
NøøContaminations mémétiques sur les murs du bar, à l'étage des Beaux-Arts.
Alors que je fais des captations d'un concert, le cadreur m'interpelle.
-"yann Minh ?"
-" euh.. oui ?"
- "Bonjour, je suis Rodolphe Galant, un de tes anciens étudiants à l'université de Marne La Vallée"
Je me dis que ça fait trop de hasard et de rencontres fortuites improbables. Il y a forcément un complot à l'oeuvre.
Peu après avoir fini son diplome et sa thèse, Rodolphe a émigré à Montréal, ou il exerce entre autre le métier de cadreur. Il est lui aussi, comme moi, le servant d'une énorme machine à communiquer, dont il tient une des excroissances électro-mécanique dans ses bras.
En partant, je croise le très photogénique Jiivan Jean Blaismathieu. Un NooMatelot prêt à embarquer et servir pour n'importe quelle service dans les grands NøøScaphes informationnels. Il me rappelle quelqu'un... a mais oui... l'avatar du Faune de l'atelier Ernest Cormier...
Ariane Lorrain, la jeune réalisatrice rencontrée devant l'atelier m'a signalé par mail une projection surprise en présence du réalisateur susceptible de m'intéresser. Un documentaire sur l'ancienne école des Beaux-Arts : La République des Beaux-Arts de Claude Laflamme.
Le film est passionnant. Une version noosphérique du cuirassé Potemkine.
En octobre 1968, les étudiants des Beaux-Arts de Montréal se sont emparés de leur NøøScaphe école, pour pouvoir enfin sortir des voies classiques de NøøNavigation et explorer des contrées libres et inconnues. Dans un acte totalement situationniste, ils ont proclamé la "République des Beaux-Arts".
Une chose intéressante racontée par Claude Laflamme, c'est que l'occupation terminée, les autorités ont systématiquement détruites toutes les oeuvres qui avaient été réalisées dans cette période par les nøønavigateurs rébelles. Sans doute avaient-ils perçu, consciemment ou inconsciemment le pouvoir de nøøcontamination mémétique dont ces oeuvres, ramenées d'explorations non contrôlées, étaient certainement porteuses.
http://www.filmsdupasseur.com/
http://www.worldcat.org/title/republique-des-beaux-arts-la-malediction-de-la-momie/oclc/49380627
https://film.athabascau.ca/fr/film/republique-des-beaux-arts-la
https://www.facebook.com/events/342032775937767/
"Documentaire sur l'occupation de l'École des Beaux-Arts de Montréal par ses étudiants, en octobre 1968, à la faveur de la contestation étudiante au Québec, culturellement colonisée par le modèle maoïste français. Les contestataires proclament la "République des Beaux-Arts". Durant 5 semaines, les étudiants s'installent et provoquent un débat de fond sur le rôle de l'art et de l'artiste dans la société, proposant une alternative à l'enseignement académique de l'École : l'autogestion. Leur contestation devint une oeuvre de création collective réinventée au jour le jour : un manifeste culturel vivant. Participation de Jean-François Brossin, Ronald Richard, Jacques G. de Tonnancour, Zabulon Dostie, Suzanne Lemerise, Luc Monette, Clôde de Guise, Yves Robillard, Richard Lacroix, Lise Nantel et la momie Hetep Bastet."
Rendez-vous à la SAT avec Joseph, pour préparer la présentation du NøøMuseum dans la SATosphère le 10 Décembre. Nous convenons d'organiser la journée en trois parties. Présentation à 18h dans le dôme du dispositif adapté à la SAT pendant une heure. Puis de 19h à 21h NøøConférence immersive sur la préhistoire de la cyberculture. Et enfin, à partir de 22h, pot de fin à l'atelier Ernest Cormier.
Nous prenons un taxi pour aller à la présentation du travail de Selma Lepart à Oboro. Selma est l'autre artiste qui bénéficie avec moi de cette résidence artistique. Elle dépend de la galerie Oboro, et moi je dépends de la SAT.
Sur notre trajet j'admire la redondance de métaphores sexuelles sur la façade d'un vieux NøøScaphe religieux transformé en salle de sport et bien-être...
http://www.memyselfandmontreal.com/saint-jude/
La Galerie Oboro, qui est partenaire de cette résidence artistique.
http://www.oboro.net/
Joseph me fait remarquer la présence dans le batiment du Studio XX.
http://www.studioxx.org/
"Fondé en 1996 à Montréal, le Studio XX est un centre d'artistes féministe bilingue engagé dans l'exploration, la création, la diffusion et la réflexion critique en art technologique.
Le Studio XX vise à mettre de l'avant la multiplicité des territoires, des voix et des actions créatives des femmes dans les paysages technologiques contemporains à travers le monde. Il participe activement au développement d'une démocratie numérique qui encourage l'autonomie et la collaboration."
La grande salle de la galerie Oboro.
Avant de nous montrer sa pièce, Selma Lepart http://www.selmalepart.com/ nous décrit ses explorations noosphériques. J'interprète à ma façon qu'elle invoque des nøøentités à travers ses dispositifs à base de ferrofluides ou de nanotechnologies. Ses dispositifs en interragissant avec le public génèrent des golems immatériels...
"Un liquide noir profond et opaque est déposé sur un plateau circulaire. A l'approche du visiteur, une masse bombée et hérissée de multiples têtes saillantes se forme en surface. Cette entité géométrique parfaite, étonnante, est maintenant capable d'évoluer et de se mouvoir seule. Elle interagit vraisemblablement avec le visiteur présent."
Son oeuvre s'appelle R.E.D. et elle donne la chair de poule...
"Cette installation propose une réflexion sur la création de formes géométriques mobiles et communicantes. Des formes triangulaires positionnées avec régularité sur la surface d'un mur ou d'un sol forment une modulation graphique qui réagit à la présence du public."
http://www.oboro.net/fr/activite/red
"La pointe de chaque triangle se lève et donne ainsi la sensation que l'on se trouve face à une surface organique, un épiderme qui réagit à notre présence. Il s'excite, se relâche, se réveille, remue puis frissonne. Pas un brin d'air et pourtant... Cette matière-peau serait donc capable d'émotions."
http://www.oboro.net/fr/activite/red
J'adore le dispositif de Selma. Par empathie, voir cyberesthésie, on vraiment l'impression à son approche, de la peau d'un dragon qui ressent notre présence.
http://www.oboro.net/fr/activite/red
Je pose avec Selma pour la photo des deux NøøNavigateurs en escale à Montréal.
Aude et Michel m'invite à nouveau à diner, et Aude me montre les magnifiques avatars qu'elle confectionne.
Il ne me reste plus que 15 jours pour terminer mon installation.
Je m'attaque à la modélisation de la barge des Récifs dans Cinéma 4D, en m'inspirant de vieux dessins de visions des Récifs que j'avais réalisés il y a presque 40 ans.
Peinture mixte, acrylique, aérographe, écoline. 1977.
Bateau Violon dans les Récifs.
Dans l'anomalie virtuelle du monde des Récifs, certains voiliers ont la forme de Violons.
Les navires volent grâce à des cargaisons de monolithes volants.
Pastel sec. 1978.
Bateau violon dans les Récifs.
La NøøBarge est équipée de deux capteurs de rêves, et suspendue à 3 rochers polaires des récifs (Cyan, Pourpre, Emeraude.) Ainsi les navires sont construits autour de rochers chauffés, ou suspendus à d'énormes monolithes enflammés. Les barges et autres engins volants de forme triangulaire, utilisent pour se diriger trois monolithes d'origine polaire différente, maintenus dans des filets ignifugés et reliés aux trois extrémités de leur coque (Proue, Babord, Tribord). Chauffées, les pierres tractent les vaisseaux en direction de leurs pôles respectifs.
Une vue plus en plongée, le radar a l'avant c'est le SCR 584 sur lequel travaillait Norbert Wiener lorsqu'il a inventé la cybernétique.
Modélisation du grément et des poulies.
La NøøBarge des Récifs, est quasi terminée.
Je dois encore mettre la machine a vapeur qui alimente les bruleurs des Pierres Polaires, et quelques autres gréments...
Les capteurs de rêves à l'avant des navires dans les récifs, sont des sortes de radars magiques, qui localisent les trois poles Cyan, Emeraude et Pourpre, et indiquent aussi la proximité d'essaims de dragons, de navires contrebandiers, de rochers dérivants...
J'ai un petit aperçu de cet hiver long et redoutable qui terrifie cette dame polonaise rencontrée à un arrêt de bus quelques jours plus tôt.
Je pense à Bachelard. La neige simplifie le monde.. le rend plus lisible, plus graphique, métaphorique...
Et les empreintes de pas m'évoquent les fossiles : traces laissées par l'immatérialité du vivant dans la matière..
Dans la tourmente neigeuse, des équipes installent un dispositif de luminothérapie.
C'est un pays où la pénombre de l'hiver dure longtemps.
La lumière informe et soigne, ou soigne en informant. Dans la théorie de l'information, est considérée comme information ce qui transforme le récepteur... la lumière peut me transformer...
Ariane Lorrain m'a invité dans son loft, où, avec ses colocataires ils ont organisée une fête.
Moyenne d'âge 25 ans... une forte proportion d'artistes et d'auteurs...
Québec est un paradis pour les jeunes artistes me confirment certains...
J'ai l'impression de retrouver la bretagne de mon enfance, un groupe joue des chants de marins, des gigues...
Forêt de lampes à l'atelier Cormier
Michel fête son anniversaire.
André Eric Létourneau m'invite une dernière fois à présenter mon NooMuseum à un autre groupe d'étudiants
J'en profite pour leur demander de dessiner leur main... la très grande majorité adopteront une posture analytique en décalquant leurs mains gauche
Certains représenteront leurs mains gauche en s'arrangeant pour commencer par le pouce, comme on lit de gauche à droite, mais pour la plupart, les proportions des doigts et de la paume seront respectés...
la lecture n'influe donc pas de façon si évidente sur notre façon de dessiner.
Longues nuits à préparer la projection du NooMuseum dans le Dôme qui aura lieu Mardi 10
Dehors il neige. Je me sens bien au chaud calfeutré.
Je me surprends à pouvoir travailler à l'atelier sur ce projet, juste avec mon ordinateur portable.
De temps en temps mais rarement je mets à contribution mon poste principal en france via internet. C'est une tour macintosh de 12 coeurs avec 28 terraoctets de stockage : un nooscaphe super boosté que je téléopère via le réseau, soit pour récupérer des fichiers, soit pour lancer des calculs, car c'est une petite renderfarm de 24 processeurs à lui tout seul.
Sandrine Auguste s'occupe d'assurer la maintenance du NøøScaphe à Clichy, et de le maintenir constamment en activité, afin que je puisse m'y connecter à n'importe quel moment depuis Montréal.
Il existe un plaisir propre à l'utilisation des outils. Manipuler les outils juste pour le plaisir de les manipuler. S'abandonner à l'étreinte éphèmère et jubilatoire de la Narcose Narcissique mac luhannienne.
http://www.yannminh.org/french/TxtArguments120.html
Lorsque je prends un peu de recul, et que je formalise ce que je suis en train de faire, je ressens un vertige conceptuel à visualiser ne serait-ce qu'une toute petite partie de la chaîne de production à l'oeuvre.
A l'aide d'outils informatiques, connectés sur un réseau numérique mondial qui me permet de téléopérer des machines installées chez moi à l'autre bout du monde en france, je suis en train de construire un monde artificiel qui sera projeté et montré au public sur un dôme immersif en 3d temps réel à Montreal.
Il y a un paradoxe signifiant à survivre en permanence à la limite de l'exclusion sociale, tout en surfant sur les innovations technoscientistes produites par l'intelligence collective humaine.
En fait, je dois l'avouer, le résultat de mes créations artistiques réalisées grace aux nouvelles, et anciennes technologies m'importe peu. Ce que j'aime c'est l'acte de création lui-même, par ce dialogue avec le réel par l'intermédiaire des machines. Ce moment de magie cyberesthésique où j'augmente mon corps et mon esprit d'un exosquelette cognitif informatisé qui étend mon champs de conscience à l'échelle planétaire.
Tot le matin je me rends à la SAT sous la neige, les arbres tissent toujours leurs écheveaux mystérieux dans les airs...
Je suis le premier NooNaute arrivé.
Mise en route des machines. La neige recouvre les ponts du nooscaphe et les autres nøøvaisseaux à quai.
Avec Seb nous travaillons d'arrache pied pour être prêts le lendemain.
L'un des enjeux technique est de synchroniser la NøøCam qui évolue sur le dôme, avec la NøøCam qui projette sur l'écran annexe HD installé dans la salle, et qui sert à compenser le manque de définition de l'image hémisphérique. En effet, ce dispositif du NøøMuseum dans la SAT est un prototype pédagogique, et il est essentiel de pouvoir afficher des textes lisibles, ce que ne permettent pas les cinq videoprojections en "Cubemap" à 2K de définition chacune.
Aussi j'ai imaginé compenser ce léger défaut, en projetant sur un écran haute définition annexe l'image de la caméra évoluant dans le mondes virtuel du dôme. Rendant ainsi lisibles les textes affichés dans le noomuseum.
Tout fonctionne à merveille, nous sommes presque prêts.
Petite pause avant l'arrivée du public sur la terrasse où le restaurant a installé une Yourte...
Il y a du public, j'ai le trac.
Comme au TOTEM à Nancy lors de la performance de cybersthésie, OSC ne fonctionne pas, les machines ne communiquent plus, et la NooCamera qui s'affiche dans l'écran HD supplémentaire n'est plus synchronisée avec son homologue dans le dôme.
http://www.yannminh.org/french/TxtCyberesthesie-030.html
Il faut remettre l'humain dans la boucle de commande, et je prends le contrôle manuel de la NooCam qui projette son image dans l'écran HD.
La première heure je présente le dispositif du NøøMuseum pour la SAT.
J'en ai profité pour reconstituer mon installation Immersive media ØØØ de 1983
http://www.yannminh.org/french/IndMedia.html
Et les deux heures suivantes je fais la NooConference sur la préhistoire de la cyberculture immergé dans les récifs qui dérivent autour de nous.
Cela s'est très bien passé, nous finirons la soirée avec une partie du public à l'atelier Cormier pour fêter ma résidence. Des étudiants de l' Isart à Montréal me disent qu'ils ont beaucoiup apprécié mon dispositif. Je suis très heureux.
Dernière Escale dans le Nøøvaisseau d'exploration de vYv, dont l'équipe m'avait fait l'immense plaisir de venir assister à la présentation du NooMuseum. vYv, dont l'équipe m'avait fait l'immense plaisir de venir assister à la présentation du NooMuseum.
Les deux associés Emeric Epstein et Martin Granger me font une démonstration de leurs créations... je suis très impressionné par les videoprojecteurs robotisés qui tracks instantanément les acteurs sur scène.
Il est difficile de ne pas les croire vivant. Leurs mouvements génèrent inévitablement une forme de cyberesthésie et d'empathie.
Le dispositif Photon de VyV m'évoque des croquis trouvé dans la documentaiton du CNAM représentant la mise en place d'un fantôme de Pepper pour une représentation de l'Ève Future de Villiers de l'Isle Adam.
Le petits points de lumière sont des scotchlights destinés aux caméras de motion capture pour la calibration de la scène. Le premier à ma connaissance à avoir utiliser du scotch light dans un contexte cinématographique, c'est Stanley Kubrick pour 2001. Il avait fait fabriquer un immense écran de scotchlight pour pouvoir incruster ses acteurs sur des fonds.
Marie Roberge m'a invité à venir peindre dans l'église Gésu ou elle a son atelier installé dans le jubé
Je saute sur l'occasion. A la fois j'ai une furieuse envie de simplicité, et l'idée de peindre et dessiner à l'intérieur de l'église me tente. Tout en peignant, j'explique à Marie Roberge? mon interprétation de la Tekné grec. Ce dialogue avec le réel, qui investit chaque oeuvre d'une charge mystérieuse héritée des échanges entre notre esprit et cette "réalité" dont nous ne savons pas vraiment de quoi elle est vraiment faite.
Il s'agit de décorer d'une fresque commune la creche de noël. Je décide de peindre un arbre fleuri dans un espace vide à coté du mot espérance peint par quelqu'un.
J'avais envisagé de peindre un robot gynoïde, mais je me suis dit que dans le contexte de cette crèche ça allait être prétentieux... j'ai fait une image sans enjeux. Juste pour le plaisir facile de peindre.
Marie Roberge me présente Daniel C'est un ancien monteur de cinéma, qui a eut une révélation en salle de montage, et est devenu Jésuite. C'est lui qui a invité Marie à installer son atelier dans le Jubé.
Je demande à Daniel s'il y a des fantômes, ou des choses étranges, remarquables dans l'église.
Il me dit que non, sinon la marquetterie exceptionnelle qui entoure l'autel principal voué au culte officiel, mais, il poursuit, et me montre qu'à gauche, de cet autel, il y en a un deuxième, attirant une plus grande population de fidèles...
Ce deuxième autel, plus populaire, présente une particularité intéressante. Sa statue de Notre-Dame de Liesse, importée de france en 1877, contient les cendres d'une très ancienne éffigie de la vierge sculptée miraculeusement vers 1134. Cette sculpture dont il ne reste que des cendres attirait une grande ferveur populaire, elle fut brûlée peu après la révolution française autour de 1794, puis remplacée par une nouvelle sculpture qui contient les cendres de la sculpture miraculeuse originale.
Il existe plusieurs versions de l'histoire de la statue de Notre-Dame de Liesse et de sa destruction.
Une version ici en PDF :
https://archive.org/details/cihm_64063
Et une autre version ici :
http://www.soissons.catholique.fr/l-eglise-dans-l-aisne/la-decouverte-du-diocese/sanctuaire/historique-de-notre-dame-de-liesse/historique-de-notre-dame-de-liesse.html
21. En 1794, l'abominable sacrilège
" Hélas ! Hélas ! Il se trouva des misérables qui, ne craignant rien, conçurent le plan diabolique de s'emparer de la statue vénérée et de la détruire. Oui, vraiment, il eût mieux valu pour ceux-là n'être jamais nés, plutôt que de concevoir et d'exécuter pareil forfait. L'auteur principal de cette profanation, Lenoir, était boulanger en même temps que porte-drapeau de la corporation des pompiers. Cet homme était un révolutionnaire avancé. Avec deux complices, Grimpé et Brisset, il demanda au sacristain les clés de l'église, celui-ci eut la lâcheté de les lui abandonner. Les trois révolutionnaires pénétrèrent dans le sanctuaire par l'entrée principale, à l'aide d'une échelle, ils s'emparèrent de la statue et Lenoir la mit dans un sac. Ceci fait, tous sortirent à droite, par la porte au fond du sanctuaire, et entrèrent chez le boulanger. Ensemble ils se demandèrent comment ils détruiraient la Madone. Lenoir proposa de la brûler dans son four. Ainsi fut fait.
Bientôt un petit tas de cendres était tout ce qui restait de cet insigne relique.
Témoin de ce fait, M. Blat le racontait soixante ans plus tard au curé de Liesse. Tout enfant à l'époque de la révolution, il ne pouvait rien pour sauver le trésor. Au moins recueillit-il les cendres dans plusieurs petits paquets.
Quant aux révolutionnaires, ils se félicitaient d'avoir réduit en cendres "l'idole devant laquelle depuis 700 ans s'inclinaient les peuples et les tyrans et d'avoir voué pour toujours au culte de la raison le temple où elle était déposée", ainsi qu'en témoigne une pièce cotée aux Archives Nationales à Paris ."
Devant le reliquaire contenant les restes de martyrs jésuites, je ne peux m'empêcher de penser à Nick, l'indien Micmac (Mi'kmaq), et ce que Renée Fortier m'a raconté sur les méfaits perpétrés par les religieux au canada, qui ont séparé les enfants autochtones de leurs parents et de leur environnement culturel, brisant ainsi, entre autre, la perpétuation des traditions chamaniques locales.
Mais L'histoire étrange de cette statue de la vierge brûlée, chargée au fil du temps d'une ferveur populaire de plus en plus intense me ramène à ma réflexion sur le sens de la vie, où je perçois la vie comme de la matière informée.
La science, en révélant le fonctionnement de l'ADN et de l'ARN, a mis en évidence la dimension immatérielle et informationelle des processus à l'oeuvre dans l'évolution du vivant.
Et je me dis que les religions, comme les mythes, sont des transpositions métaphoriques de ces processus informationnels structurels de l'évolution de la vie.
Ainsi ce reliquaire contenant les os des martyrs jésuites canadiens illustre bien le concept du vivant perçu comme de la matière informée, en mettant en exergue notre fascination pour les ossements, derniers vestiges matériels de nos organismes éphèmères, d'où à définitivement disparue cette "information" immatérielle qui maintenait notre très fragile et éphèmère cohérence et complexité "biologique".
Ici la matière n'est plus informée par la vie, mais par contre elle est informée par l'intelligence collective humaine, qui, en réinvestissant la matière inerte, d'un champ informationnel collectif, d'une certaine façon reproduit par mimétisme, "l'informatisation" originelle de la matière par "la vie". Lorsque nous informons la matière, par l'art, les religions, les pratiques magiques, animistes, nous reproduisons par mimétisme métaphorique le processus originel qui a présidé à la propagation de la vie sur terre : nous informons la matière.
Je décris à Daniel cette idée que son église serait un NooScaphe, un grand vaisseau d'exploration de l'immatérialité informationnelle, qui s'inscrit dans la continuité des grottes préhistoriques et précède les salles de cinéma, nos jeux vidéo, les réseaux informatiques...
Daniel me précise que pour "eux" l'église n'est pas similaire à un film ou un jeu vidéo, dieu n'est pas immatériel, il est incarné, il existe dans ses représentations et dans la foi des croyants.
Sa remarque m'interpelle... J'entrevois la une possible relation différente au paradigme "informationnel" issu entre autre de la cybernétique.
J'évoque alors mon concept de la vie, vue comme de la matière informée... qui n'est pas très loin de ce qu'il semble me décrire... est-ce que le concept de saint-esprit, qui relie le divin et l'humain, ne serait pas la métaphore de ce processus informationnel par lequel la matière est "informée" pour permettre à la "la vie" de perpétuer, et se complexifier...
Daniel reste prudent, mais il me concède une relative pertinance à cette réflexion.
Paradoxalement, après avoir insisté sur la "réalité" de sa relation au divin, il me fait remarquer que la plupart des fresques de l'église Gésu sont en trompe l'oeil...
Les bas-reliefs, et les fresques, les écussons sont des représentations picturales avec une profondeur simulée. Les murs ouvrent sur les mondes persistants des religions révélées, avec leurs populations millénaires d'avatars de martyrs et de prêtres dématérialisés dans la noosphère.
Bien qu'étant athée, et l'étant toujours, j'ai eu à la fin des années 90 une illumination mystique durant laquelle "dieu" m'a parlé. Je suis donc un des rares athées mystiques de la planète ayant conversé avec dieu :-)
Je profite de l'aménité de Daniel, et du fait que c'est le premier théologien que je rencontre pour évoquer avec lui un point qui me tracasse depuis mon illumination.
Les religions ne sont-elles pas malhonnêtes et usurpatrices. En particulier des religions révélées, puisque tout illuminé le sait, l'état de conscience modifiée exceptionnel dans lequel on se trouve lors d'une illumination mystique, est intransmissible. Toute verbalisation, ou transmission sur quelque medium que ce soit, même avec les moyens les plus démesurés est forcément une trahison, car par nature cette illumination mystique très particulière, où on fusionne avec l'amour divin est ineffable.
Daniel a une réponse pertinente à me proposer.. en gros, si j'ai bien compris son point de vue, oui, l'illumination est ineffable, mais notre état de rayonnement, notre état de grâce est perceptible par les autres, donc en partie transmissible...
... ça fonctionne pas mal, mais je sens qu'il faudrait en parler plus longtemps..
Daniel m'apprendra que l'église de Gésu abrite les rencontres mensuelles du centre Teilhard de Chardin de Montreal, et je regrette de ne pas l'avoir su plus tôt. Je lui demande quelle est la position actuelle des Jésuites vis à vis du fait que de son temps, sa hiérarchie religieuse avait interdit à Teilhard de Chardin de communiquer sur ses idées de Noosphère et de Christ Cosmique.
Pour Daniel c'est de l'histoire ancienne, et il n'y aurait plus vraiment de problème avec ces concepts.
Daniel me montre une vierge chinoise ayant survécue à la révolution communiste, lorsque les Jésuites furent chassés de chine.
Une oeuvre rare, à peine visible car cachée dans la pénombre des nefs : le mariage de la vierge par Juan Correa : La réalité augmentée du 18me siècle, un siècle après les Ménines de Velasquez... je cherche la mise en abîme...
Peut-être la mise en abîme est de nature temporelle... ?
Le tableau de Daniel sur la façade de l'autel, et assemblé comme un tryptique, semble s'affranchir de la représentation réaliste des figurations religieuses traditionnelles pour s'évader dans une abstraction ... immersive ?
Il y aurait une étude a faire, si elle n'existe pas déja, sur l'évolution de la peinture sacrée...
En quittant l'église, je me souviens d'une remarque de Daniel : " ce n'est pas nous qui choisissons... "
Oui, effectivement, c'est ce qui m'avait été dit lors de mon illumination... ce n'est pas moi qui choisi... ça ne m'est arrivé qu'une fois, et cela ne se reproduira plus pour moi...
Cela peut aussi être révélé au pire des notres et ne jamais être révélé au plus pugnace et méritant des notres ...
Petite escale chez Ghislaine, l'amie de Marie qui nous avait conduits chez Nick dans la réserve de Kahnawake, où je m'offre une super séance de Chiatsu...
Ghislaine a inventé sa propre forme de chiatsu. Elle me prévient que ça peut faire mal. Je lui dit d'y aller à fond, j'adore ça. Elle rit.
Je m'allonge habillé sur le lit. Elle procède à des fumigations, qui m'évoquent celles de Nick lorsqu'il nous avait accueilli dans son atelier.
En plus des massages et sollicitations vigoureuses des points sur les méridiens, il y a des pratiques que je qualifierai de "magiques" et auxquelles je me demande toujours si je suis réceptif ou pas...
... par contre, les stimulations manuelles et vigoureuses des méridiens sont particulièrement efficaces... je sens des transformations s'opérer en moi.. surtout lorsque Ghislaine s'attaque à mes pieds... je hurle, mais c'est bon... incroyablement bon..
A la fin de la séance, lorsqu'elle me parle tout doucement le temps que j'émerge, je constate avec surprise que mes acouphènes ont disparus. Je n'entends plus ce sifflement permanent qui brouille mon audition depuis une dizaine d'années. Ghislaine est surprise, car cette disparition de mes acouphènes n'était pas prévue...
Hélas, ce sera provisoire... la semaine suivante, à ma descente d'avion, ils seront revenus.
Appuyé sur le mur de chez Ghislaine, un des plus beaux capteurs de rêves que j'ai pu voir réalisé par Nick.
On peut deviner la présence de nooentités très anciennes dans les formes de cette oeuvre. Des archétypes dont les origines remontent à l'aube de l'humanité.
Ma définition de l'art est inspirée de cybernétique. Pour moi, l'art c'est le plus haut niveau de traitement de l'information de l'humanité.
Ce capteur de rêve est un objet informationnel complexe, vecteur d'une telle quantité de couches informationnelles qu'il est une oeuvre d'art.
Au vingt et unième siècle, la hiérarchie des oeuvres d'art ne se mesure plus seulement à l'aune de leurs valeurs pécunières, comme au vingtième siècle, mais à l'aune de leurs "poids" informationnels. Pour paraphraser Norbert Wiener : "Plus un objet, sera riche d'informations, plus il sera haut dans la hiérarchie des arts."
De retour à l'atelier, une lumière rouge pulsante illumine les murs. Informant mon environnement de ses messages d'alerte, de catastrophe et de danger.
Mais le danger n'est pas pour moi. Ce n'est qu'une ambulance et une voiture de police qui stationnent au pied de l'immeuble face à l'atelier.
Dernier passage à la SAT.
Acte symbolique, je remets à Joseph la clef, la carte magnétique du NooScaphe Satosphérique, et le cable RJ45 qui me permettait de me connecter au cyberespace depuis l'atelier Cormier.
Je suis triste, car je pars... j'ai vêcu des moments merveilleux ici...
Je sais maintenant que je ne reviendrai plus... Nini m'a informé que sa demande pour que je puisse revenir dans un cadre similaire poursuivre mes créations avec eux n'avait pas été accepté... dommage... mais je suis heureux d'avoir pu vivre tout cela...
Passage au Labo-Dome, où ils testent l'oculus rift. La SAT est un paradis pour Noonautes.
Renée Fortier m'a acheté 500$ le tirage numérique signé, de la vue de sa fenêtre avec mes deux avatars NøøNaute Outlander et YT...
NøøNaute Outlander et YT Devant les fenêtre de chez Renée Fortier à Montreal.
Avec mes avatars ont fait le ménage à l'atelier.
Ranger et nettoyer l'atelier m'aide à ne pas sombrer dans la mélancolie. Surtout que je me suis trompé de date pour mon départ. Je croyais partir un jour plus tard. Mais en relisant mon billet, j'ai constaté que si j'arrivais bien le 15 décembre à Paris, je partais en fait le 14 décembre à 19h55 de Montréal... un vrai piège la encore. La version temporelle des avenues Est/Ouest...
Juste avant de partir, Nini, (Monique Savoie) la directrice de la SAT m'a invité à déjeuner au restaurant Laika boulevard Saint Laurent. Laika, comme la chienne cosmonaute...
Nini me montre un article sur le deep web, qui défraye les chroniques du cyberespace en ce moment.
Je suis heureux de ce dernier repas avec elle à Montréal. Je n'ais jamais ressenti ici cette distanciation qui existe en france, entre les auteurs et les "décideurs"'. C'est impressionnant comme à Montréal les rapports sont beaucoup plus proches, directes, humains qu'à paris.
Il y a vingt ans, lorsque j'étais brièvement passé à Montréal avec cyane, j'avais déja eut cette sensation de plus grande "civilité" et modernité, qui a été largement confirmée par ce séjour.
Montréal c'est le paradis des geeks.
En me ramenant à l'atelier, Nini me confirme qu'elle souhaite vraiment pouvoir me faire revenir. Elle m'évoque un rendez-vous qu'elle a mardi avec une chaine de télévision internationale qui a sollicité la SAT en quête de projets et de programmes.
Je sais ce qui serait bien de leur proposer, une idée que je rumine depuis que je me suis immergé dans Second Life en 2007.
Je décris l'idée à Nini sans non plus trop y croire. Je pense que c'est encore un peu tôt pour que les directeurs de programme des chaînes de TV comprennent de quoi il est question.
C'est un projet pour dans dix ans, car les chaînes de TV sont encore dans un feed-back ciblé du type "ménagère de moins de cinquante ans" avec leur public, tout en essayant de s'intéresser au cyberespace, mais de façon superficielle.
Je quitte Nini avec cet espoir que peut-être, ce projet d'émission transversal entre les cyberespaces verra le jour.
Aude Le Dubé-Wettstein et Michel Bérard sont venus me chercher pour me conduire à l'aéroport.
Dans le lecteur de son automobile, Michel écoute les étranges et belles "Notes de Chevet" de Claire Gignac & Compagnie.
http://clairegignacetcompagnie.com/musique/
Je suis très touché par la sollicitude d'Aude et Michel, et je m'imagine combien ça aurait été triste de rejoindre l'aéroport tout seul en bus.
A l'aéroport il y a un dispositif spécial pour empaqueter les avatars. Ils sont vraiment en avance ici...
Derniers adieux... dernières photos, extensions de notre mémoire..
L'aéroport est sous la neige.
Finalement les avatars prèfèrent venir en cabine plutôt que dans les bagages en soute.
Je regarde Elysium. Même si je change de continent, je suis toujours immergé dans le même cyberespace.
Elysium est la métaphore des disparités contemporaines face à la mort et la santé.
Je pense à Kurzweil qui espère un futur transhumain où, du fait de leurs popularisations à très grande échelle, les technologies de l'immortalité et de la fusion homme machine seront démocratiquement partagées... comme les téléphones portables...
Et voila... nous y sommes... descente vers Paris...
Il fait beau et chaud... je quitte l'hiver pour revenir en automne...
Linda, comme Renée, a vue sur la mégalopole...
Paris, 13 millions d'habitants... Montreal 3 millions...
La direction pédagogique de l'ENSAM tenait à ce que je donne mon cours sur la préhistoire de la cyberculture, et a peine rentré je vais à la rencontre des étudiants des arts et métiers.
Je n'ais pas le temps de déprimer. Mes amis m'ont organisé une petite fête surprise chez mon voisin.
Magnifique soirée surprise , avec Pierre Berloquin
Matthieu Walraet,, Sandrine Auguste , Linda Rolland, Le Hors Humain, Thierry Eyraud, ... Merci les amis.
Le NøøCorbeau que m'a offert Linda trône au sommets des mats du NøøScaphe.
Une belle façon de conclure cette résidence à Montréal... à mon retour, dans ma boîte aux lettres, en guise de cadeau de fin d'année, le livre dirigé par Bernard Andrieu et Gilles Boëtsch édité par Armand Colin : Corps du Monde.
http://www.armand-colin.com/livre/452467/corps-du-monde.php
Et dans lequel j'ai contribué avec un article sur le corps cyberesthésique, avec des photos des performances de notre groupe d'art numérique Cyberesthésie, au Cube, et à La Demeure du Chaos - The Abode of Chaos, avec Soizic Hess, Silvie Mexico, Pierre Clisson, Philippe d'Albret . http://www.armand-colin.com/livre/452467/corps-du-monde.php
http://www.armand-colin.com/livre/452467/corps-du-monde.php
Corps du monde offre un tour d'horizon des pratiques corporelles contemporaines, en explorant leurs origines, leurs différences et leurs significations. D'un continent à l'autre, anthropologues, ethnologues, historiens et philosophes interrogent le rapport que chacun entretient à son corps selon sa culture, son sexe, son mode de vie.
Le corps se pare et se transforme au gré des normes locales ou des canons de beauté mondialisés. Il se vit comme une épreuve lorsqu'il est condamné à ramper dans les souterrains de Las Vegas, à se monnayer sur le marché du travail ou à se prostituer. Il soulève parfois des questions éthiques ou juridiques plus vastes, comme dans le cas des mères porteuses. Mais il peut aussi imposer sa puissance comme arme de lutte identitaire ou encore s'inventer hybride et bionique dans le futur.
Spiritualité, alimentation, sexualité, transformation, marchandisation... prenant le parti du métissage et de la diversité, cet ouvrage richement illustré propose au lecteur curieux de géographie, de cultures diverses et d'histoires précises un passionnant voyage en terre humaine.
Sous la direction de Bernard ANDRIEU, philosophe, professeur en épistémologie du corps et des pratiques corporelles à la faculté du sport de l'Université de Lorraine, et Gilles BOËTSCH, anthropobiologiste, directeur de recherche au CNRS, directeur de l'UMIESS (Dakar).
Les auteurs :
Bernard ANDRIEU – Gilles BOËTSCH – Christine BERGÉ – Anaïs BERNARD – Pascal BLANCHARD – Dominique CHEVÉ CLAUDOT-HAWAD – Dominique de COURCELLES – Marion DELBENDE – Hélène CLAUDOT-HAWAD – Dominique de COURCELLES – Marion DELBENDE – Jean-Michel DEVÉSA – Céline EMERIAU – Sébastien GALLAND – Pascale GÉRARDIN – Dorothée GUILHEM – Emmanuel HIRSCH – Marie HOLZMAN Yannick JAFFRÉ – Isabelle JOLY – Gaëlle LACAZE – Philippe LACOMBE – Claire LAUX – David LE BRETON – Philippe LIOTARD – Anne MARCELLINI – Magali MÉLANDRI – Yann MINH – Anne MONJARET – Hadiza MOUSSA – Mélissa NAYRAL – Hélène NICOLAS – Matthew O'BRIEN – Ruwen OGIEN – Zaven PARÉ – Nadine POMARÈDE – Jean-Pierre POULAIN – Émilie RONFLARD – Maxime ROVERE – Meryem SELLAMI – Christophe SERRA MALLOL – Alice SERVY Olivier SIROST – Federica TAMAROZZI – Michèle THERRIEN – Laurence TIBÈRE – Manuela TORRES GARCIA
Préface de Lilian Thuram
Linda Rolland m'a offert un béret, comme celui de mon grand-père breton, ainsi j'ai encore plus le look Papy Cyberpunk... (me manque la baguette NooBazooka pour faire superdupond ;-) Etienne Armand Amato? m'a offert un exemplaire de son excellent ouvrage scientifique Les Avatars des Mondes Numériques auquel j'ai contribué avec mes avatars, YT, NooNaute Outlander et Dyl Alter pour un article/témoignage sur mes immersions en grande profondeur dans les mondes persistants comme second life et les opensims, et j'ai reçu par la poste un exemplaire du magnifique livre "Corps du Monde", un autre ouvrage scientifique auquel j'ai également contribué avec le groupe Cyberesthésie... super fin d'année du NøøCobaye "scientifique"... ;-)
http://www.armand-colin.com/livre/452467/corps-du-monde.php
http://www.omnsh.org/mediations/649/sortie-douvrage-les-avatars-jouables-des-mondes-numeriques
Vous pouvez télécharger une version Stand Alone de l'Øpen NøøMuseum dans les Récifs réalisée à l'occasion de cette résidence artistique à la SAT ici :
Version B2 de l'open NooMuseum (20 décembre 2013)
Cette version du Noomuseum est destinée à être utilisée comme support à conférence, à pédagogie, afin de remplacer les diaporamas un peu sommaires de Power Point par un espace 3D temps réel, qui reproduit l'art très ancien de la méthode des lieux. (Ars Mémorativa http://en.wikipedia.org/wiki/Art_of_memory).
C'est une version "stand alone" en 3D temps réel haute définition du NooMuseum en distribution libre, réalisée sous Unity 3D, et qui permet d'y présenter sa propre exposition, et de la projeter sur un ordinateur personnel, sur écran informatique, en video projection, en relief ou normale.
C'est un espace immersif 3d temps réel qui peut être utilisé pour des conférences, ou des créations pédagogiques de type E.Learning.
Réalisé à l'occasion du Premier Festival de Science-Fiction virtuel avant la fin du monde , et de ma résidence artistique à la SAT de Montréal en 2013, une version téléchargeables est disponible.
L'application qui peut être installée où on veut sur le disque dur principal est la :
Version mac : http://www.noomuseum.net/Open-NooMuseum/Open-NooMuseum-Players-VB2/Mac.zip
Version PC : http://www.noomuseum.net/Open-NooMuseum/Open-NooMuseum-Players-VB2/PC.zip
Le dossier media, qui une fois décompressé, doit être installé à la racine du disque dur principal. (au premier niveau du disque dur, Le code administrateur de l'ordinateur peut parfois être requis.)
est ici : http://www.noomuseum.net/Open-NooMuseum/Open-NooMuseum-Players-VB2/Amet1erNiveauHD.zip
Readme : http://www.noomuseum.net/Open-NooMuseum/Open-NooMuseum-Players-VB2/Lisez-moi.rtf
Le NooMuseum, dans les récifs
Un projet de musée virtuel immersif en 3D temps réel hypermédia de Yann Minh
Programme d’échange France Québec, CALQ et Institut Français
En collaboration avec La Gaité Lyrique, Le Cube, Oboro et la SAT
Résidence de septembre 2013 à décembre 2013
|