On est monté en haut des escaliers rouillés et branlants du bâtiment des beaux arts pour photographier le NøøScaphe vu de haut.
J'ai le vertige... et j'ai l'impression que ça se voit sur la photo...
Linda par contre, est très à l'aise...
Vu d'ici, on a encore plus l'impression d'un navire à quai, arrimé à son ponton.
L''étrave
Avec sa figure de proue
Dans les flammes et les fumées il y a parfois des nooentités.... ou pas....
Mardi 5 novembre PM Je passe à la SAT pour préparer la projection du lendemain dans le Dôme. Ce sera le premier essai d'immersion de la SAT dans le NøøMuseum.
Joseph m'a installé dans l'espace collectif, le COLAB, où les artistes résidents peuvent travailler. L'espace est très agréable. Je me relaxe en profitant du soleil qui perce entre les immeubles.
Nini passe me voir, elle m'annonce qu'elle va essayer de me faire revenir en Mai pour finaliser les développements en cour du NooMuseum dans la SAT, et je dois lui rédiger rapidement un descriptif pour qu'elle soumette le dossier. Alors que nous discutons elle reçoit un Tweet de l'écrivain de SF Maurice Dantec. j'avais adoré ses romans Les Racines du Mal et Babylon Babies.
A coté de moi, les cyberplantes augmentées de Jean-Philippe Naulet émettent leurs messages silencieux.
http://sat.qc.ca/en/nouvelles/projet-plants-par-jean-philippe-naulet
Leur présence est reposante, par une forme d'illusion cyberesthésique, ou synesthésique j'ai l'impression/illusion qu'elles me perçoivent aussi... je commence à me construire une Théorie de l'Esprit avec elles... comme pour les avatars dans les mondes persistants, un égrégore est généré : l'entité psychique de ma relation avec ces plantes nooamplifiées... ces plantes cyborgs sont des NøøEntités...
J'adore cette installation.
Je fais une petite pause avec Linda qui est venu voir Nini et m'apporte un déjeuner. Elle prend l'avion demain.
Dernier Diner à Montreal avec Linda.
Je m'interroge sur cette tristesse qui m'étreint. Nous allons nous retrouver à Paris à mon retour, mais la partie subconsciente de mon esprit souffre.
J'ai une vision, je nous vois comme deux cellules sphériques enlacées, interconnectées, virevoltant dans un cosmos liquide, et tout un réseau de liens noosphériques qui s'étaient tissés entre nos deux entités macroscopiques allaient être déchirés par notre éloignement physique. Déchirement douloureux que nos réseaux informationnels planétaires ne peuvent toujours pas compenser, malgré leurs sophistications.
Pendant que Linda passe sa dernière nuit dans le NøøScaphe, je construit une maquette de la NøøGalerie adaptée à la Satosphère. C'est un instant particulier, et je m'éclaire aux bougies, comme lorsque j'avais écrit Thanatos, Les Récifs. Le lampadaire de la rue projette les ombres des feuillages sur les murs de l'atelier. L'instant est magique.
Le package de caméras Unity dédiées au dôme que Sebastien m'a installé fonctionne parfaitement. Très facilement j'arrive à le manipuler et à l'affecter à une maquette de NøøBarge des Récifs.
Je reprends la modélisation du modèle de barge dédié à la satosphère, qui emportera les nøøgaleries dans leurs pérégrinations au travers des récifs. Je les équipes de voiles à l'effigie de ma NøøÉgrégore.
NooEgregore ADN
Allégorie du sens de la vie, qui sort de l'océan dans le tournoiement de l'ADN, pour se transformer en macro bio mécanisme afin d'atteindre les étoiles.
Les traits et circuits symbolisent la connexion horizontale par les réseaux
Dessin de Yann Minh ( http://www.yannminh.org/ ) pour le groupe Cyberesthesia
( http://www.cyberesthesia.com/ )
Réalisé à l'occasion de la Borderline Biennale de la Demeure du chaos. En 2011
http://www.yannminh.org/french/Ind-Cyberesthesie-010.html
Les différentes étapes du croquis préparatoire.
Je récupère le dôme du Festival de SF dématérialisé de Roannes, http://noofestivalsf.com/ pour l'installer au dessus de l'embarcadère des barges.
Le déplacement d'objets dans le ciel du dôme est très spectaculaire, et je pense que le maillage géodésique devrait générer une sensation de déplacement spectaculaire au moment du départ de la NøøBarge.
8h30 du matin, je suis arrivé en avance à la Satosphère. J'octroie à mon avatar biologique un petit instant de sommeil dans le salon à côté du dôme.
Seb le programmeur est arrivé et nous injectons mes fichiers dans le système de pilotage du Dôme.
Je retrouve d'anciennes émotions qui me ramènent 30 ans en arrière, lorsque je découvrais la régie vidéo de l'ENSAD.
Le mépris et la défiance vis à vis de la technique de nombre d'enseignants d'écoles d'art et de penseurs de la modernité a occulté une part fondamentale de notre évolution symbiotique avec la technologie.
Nos outils génèrent de nouveaux répertoires émotionnels et cognitifs qui n'existaient pas au paravant.
Ainsi, l'automobile tout en ne remplaçant pas le plaisir de la marche, à généré un plaisir nouveau, (entre autre) celui de conduire à cent trente kilomètres heure la nuit sur les autoroutes en écoutant de la musique.
Nos consoles informatiques, les régies vidéo et son, génèrent une répertoire émotionnel spécifique, un plaisir de la technique pour la technique, comme on dirait l'art pour l'art.
D'un point de vue Mac Luhanien, il faut toujours se poser la question de ce qui est amplifié par nous outils. Quelle fonction physique ou cognitive est amplifiée. Bien sur la Satosphère est une extension cognitive, mais comme l'automobile, la satosphère est aussi un amplificateur des jambes.
Elle nous permet de nous déplacer à la vitesse de la lumière, non pas dans l'espace physique, mais dans l'immatérialité du cyberespace.
Sebastien me montre les fonctions qu'il a développé.
Possibilité de charger les media en dynamique, par menu, et donc de pouvoir personnaliser les NooGaleries à la demande, et ainsi de créer des expositions facilement. Il a également programmé le passage d'une barge à l'autre, une gestion de l'interface Wii, ou OSC.
Je lui demande de voir s'il peut afficher l'image de la caméra volante sur un écran supplémentaire pour avoir une restitution haute definition a vocation pédagogique des documents présentés.
Je vais dans la salle de pilotage annexe brancher ma clef USB sur les NøøPropulseurs. Ici la métaphore marine NøøNautique n'en n'est plus une. Nous sommes vraiment dans un vaisseau d'exploration informationnel, avec ses postes de pilotages et ses salles de machines.
Je vais dans la salle de pilotage annexe brancher ma clef USB sur les NøøPropulseurs. Ici la métaphore marine NøøNautique n'en n'est plus une. Nous sommes vraiment dans un vaisseau d'exploration informationnel, avec ses postes de pilotages et ses salles de machines.
Le système Photon de VyV qui permet de projeter sur le Dôme de la Satosphère le panorama en projection cubique du noomuseum dans Unity. Depuis toujours je ressens les machines... et je repense à ce témoignage synethésique et cyberesthésique, d'une jeune femme qui perçoit les émotions des machines. http://www.psychologytoday.com/blog/tasting-the-universe/201311/ghost-in-the-machine un artiste "torturait" un ordinateur en versant de l'eau sur ses circuits et en restituant le son généré par les court-circuits.. cela avait beaucoup attristé Karen, et moi aussi, bien que j'avais lutté contre cette émotion.. la jugeant trop irrationnelle.. L'animisme des machines est peut-être l'expression d'une capacité synesthésique cyberesthésique, une forme de théorie de l'esprit, ayant pour sujet/objet non pas les humains, nos semblables, mais nos artefacts. Cyberesthesie
http://www.cuberevue.com/de-lempathie-a-la-cyberesthesie/121 http://www.observatoirenivea.com/Admin/AllMedias/CahiersPDF/NIVEA_OBS_CAHIER_SPECIAL_2062.pdf
Moment crucial, on va activer la projection des Récifs sur le Dôme. On aurait du faire un compte à rebours pour sacraliser l'instant.
Les rochers volants du site d'Armon Karn nous entourent. C'est NøøMagique. Nous sommes dans les Récifs. Un très très vieux rêve vient de se réaliser.
Je retrouve un soupçon de ce moment merveilleux, durant lequel, il y a 30 ans, dans une vision surréaliste j'ai été projeté dans l'immatérialité informationnelle des Récifs. De ce paysage de monolithes dérivants dans une brume luminescente.
http://noozone.free.fr/noocrypte/viewtopic.php?f=16&t=634
Par ce dispositif nous avons invoqué une NøøEntité archétypale, dans laquelle nous nous trouvons maintenant immergés. Je le cache, mais je suis en train de vivre un des moments les plus émouvants de ma vie d'artiste, de NøøNaute. Un immense merci à cette résidence de m'avoir donné cette chance.
La tête dans les Récifs...
Profitant d'un instant de solitude dans le dôme, je fais cette captation d'un baiser avec Linda à bord de la NøøBarge qui s'avance entre les monolithes volants.
C'est la qu'on peut comprendre à quel point nos outils sont puissants. Cette photo est NøøActive. Par un processus de feed-back complexe et de mise en abime informationnelle, elle formalise un instant d'immatérialité.
Ce jour la, le hasard du calendrier fait que deux groupes de responsables culturels viennent visiter la SAT, et Nini me demande de leur montrer le NøøMuseum dans les Récifs.
Le dernier groupe, venu de Rennes en france arrive à quatre heure, et j'ai a peine le temps de leur présenter avant que Michel Bérard vienne très courtoisement nous chercher en voiture pour conduire Linda à la gare.
j'ai le coeur serré et nous avons tous les deux les larmes aux yeux.
Linda porte le mini calumet de la paix de Nick Huard, en serpentine et padouk. Je pense au pouvoir mystérieux des objets sur nos esprits. Que ce soit par construction cognitive complexe et plus ou moins rationnel, ou par mystère métaphysique emprunt d'animisme et de mystique, leur pouvoir est effectif. Il y a un effet anthopomorphique à ce mini calumet, qui ressemble aussi à un enfant emmailloté. Linda me racontera que les douaniers seront interpellés par le mini calumet, qui servira de prétexte à un échange cordial.
Dernières images de son départ, dans la mémoire et dans mon nøøcapteur
Même si nous allons nous retrouver, ce qui nous rend triste, c'est que c'est la fin d'un moment merveilleux partagé. Un moment de très très haute définition... celle du réel, que pour l'instant nos artefacts arrivent à peine à restituer et transmettre.
trajet de retour vers montréal avec Michel qui, connaissant bien ce moment, respecte mon silence.
J'échange des SMS avec Linda, pour atténuer un peu cette détresse que provoque l'éloignement physique, la rupture de toutes ces fibrilles invisibles et mystérieuses qui reliaient nos corps biologique et que la distance va briser... et que notre subconscience perçoit comme une perte douloureuse dont il faudra faire le deuil.
Il y a des dimensions invisibles du réel, que nos artefacts informés et informants sont impuissants à reproduire, à révéler.
C'est à cet endroit, dans cet espace invisible propre au monde physique, que nous percevons intuitivement par l'ensemble de notre corps et de nos émotions, que se trouve la raison pour laquelle, une entité informationnelle que nous appellons la vie, s'efforce avec une énergie considérable à perdurer, se reproduire, et se complexifier en informant la matière.
E s c a l e d a n s l ' a m b i a n c e r o a d m o v i e d u f a s t f o o d B u n ' s d e S a i n t L a u r e n t . 8 $ l e h a m b u r g e r q u e j ' a i m e b i e n . I l e s t p r e s q u e a d d i c t i f . J e l i s l e l i v r e d e l a N øø |