Vendredi, Rémy Hoche , le responsable éditorial de la revue pour Le Cube - Centre de création numérique? et qui contribue à ma résidence, m'a rappelé que je dois envoyer ma fiction pour la revue cette semaine au plus tard.
Le sujet donné est passionnant et je m'en voudrais de ne pas y participer.
J'ai déja plusieurs textes et fictions diffusés par la revue du Cube, et j'ai envie d'écrire une petite fiction en rapport avec la thématique proposée.
http://www.cuberevue.com/author/yannminh
Question :
Connecté au savoir planétaire et assisté par les machines qui pensent, l'homme augmente ses capacités et se libère de nombreuses tâches. Mais entre émancipation et aliénation la frontière est parfois mince, et beaucoup s'inquiètent du fait que la science va plus vite que la conscience. Face à cette accélération, comment favoriser les dynamiques d'intelligence connective et de co création du monde qui vient ?
En fait je ne pense pas que " la science va plus vite que la conscience" elles avancent de paire. Pour moi, la conscience c'est du traitement de l'information. Un haut niveau de traitement de l'information permettant des phénomènes de double feed-back complexes comme Bateson l'explique dans sa théorie de l'esprit.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_l'esprit
Et avec l'augmentation des capacités informationnelles collectives grace à l'informatique et ses réseaux, l'humanité à augmenté ses capacités conscientes, à l'échelle individuelle et collective.
Cette semaine j'ai failli prendre d'assaut les douanes de l'aéroport de Québec pour délivrer mon amie.
Linda Rolland vient me rejoindre pour trois semaines.
Afin de faciliter sont arrivée j'ai repéré le trajet a faire en bus, le 747, depuis l'aéroport jusqu'au croisement des avenues René Lévesque et Saint-Laurent, où on prendra ensuite le bus numéro 55 qui nous posera à proximité de l'atelier.
sur le trajet vers l'arrêt de bus du 747 vers l'aéroport, je fais escale à la cordonnerie du centre commercial, pour faire un double de la clef de l'atelier, où je croise deux marins sans doute chinois, uniformisés en NøøMatelots,
Dans le bus vers l'aéroport
Comme j'ai 3 heures d'avance, j'en profite pour dématérialiser un peu plus le monde...
Et je repère le trajet de retour, en particulier l'arrêt du bus 747.
En attendant son vol, qui arrive à 15h05 j'explore l'aéroport, en quête d'images emblématiques, comme par exemple cette petite émergeance de réseaux divers qui s'accrochent aux façades comme des plantes grimpantes...
Il fait bon, un peu frais. Je me promène et fait des photos un peu partout sans que qui que ce soit ne me fasse la moindre remarque. Une impression d'immense liberté règne ici. Certainement illusoire, mais ça fonctionne pas mal. Une des forces des grandes puissances est de rendre leurs pouvoirs invisibles...
Les cyborgs ont provisoirement déposées leurs prothèses motrices, qui, soigneusement alignées jusqu'à l'horizon, attendent le retour de leurs symbiotes biologiques.
Nettoyage des NøøCulaires.... bientôt ce ne sera plus le monde matériel vers lequel ces fenêtres regarderont ...
Dans les reflets on distingue parfois des transfuges nøøsphériques en quête de voies de passage...
les uniformes sont des nøøcontaminations mémétiques, qui informent nos corps biologiques de façon explicite.
Nos architectures nous nøøcontamines en accentuant notre nature d'information vivante.
Dans les aéroports on croise des transports de mèmes.
Des flux denses d'entités biologiques venues échanger dans l'espace matériel, leurs charges immatérielles.
Le vol 111 en provenance de Paris est en avance d'un quart d'heure.
Pendant l'attente, j'observe l'Installation de portails nøøsphériques.
La cité est un médium, dont le message est elle même.
Notre relation à l'information est devenue tactile et discontinue. C'est la succession de tous les points d'impacts de la matière sur la peau, qui nous donne la sensation de lisse ou de rugueux, et c'est la succession de tous les points d'impacts de l'information sur notre esprit qui nous donne la sensation du monde.
C'est pourquoi nous avons tendance à ne plus ressentir que la dimension marchande de notre environnement urbain , du fait de l'omniprésence informationnelle des messages consuméristes autour de nous.
Je reçois un SMS de Linda me disant qu'elle est descendu de l'avion, mais qu'il y a la queue au passage de la douane.
Je me suis installé juste devant l'arrivée des passagers pour pouvoir la prendre en photo à sa sortie.
je tente en vain de distinguer Linda dans la foule de passagers. Je me suis fait faire des lunettes à focale fixe, réglées sur la distance qui me sépare des écrans informatiques, afin de moins fatiguer mes yeux lorsque je suis immergé dans le cyberspace, ce qui est la majorité de mon temps. Ce qui fait qu'à plus de quatre mètres le monde est flou pour moi.
Oui, je sais... cela est signifiant... il est plus important pour moi de pouvoir naviguer confortablement dans les immatérialités du cyberespace au quotidien que dans la matérialité du réel.
Justement le réel est en train de me rejoindre.
Au bout d'une heure à la guetter, Tous les passagers du vol 111 sont passés et Linda n'est toujours pas la. Elle ne répond pas aux SMS que je lui envoi. Je commence à m'inquiéter. Son dernier message me disait qu'elle allait passer le contrôle des passeports.
Je m'approche de l'agent de sécurité :
-"bonjour, mon amie qui arrivait par le vol 111 de paris, m'a envoyé un SMS pour me dire qu'elle faisait la queue au controle des passeports. Mais elle n'est pas encore sortie, ça fait presque plus d'une heure."
Très courtoisement mais avec le ton définitif et neutre habituel des personnes ayant l'habitude d'exercer une forme d'autorité, l'agent me répond :
- "si elle n'est pas sortie monsieur, c'est qu'elle doit être interrogée par l'immigration. Vous allez devoir attendre entre une ou trois heures."
- il ne m'est pas possible d'avoir confirmation qu'elle est bien retenue à la douane ?
-non monsieur, vous allez devoir attendre trois heures. C'est une loi fédérale. Vous avez déja de la chance de savoir qu'elle est ici.
Je suis très perplexe. Je ne comprends pas ce qui peut avoir provoqué cette interception de Linda par les autorités aéroportuaires.
Je commence à spéculer de multiples scénarios, des plus drôles, aux plus dramatiques.
Je me sens totalement impuissant.
Je me dis qu'il faudrait peut-être prévenir quelqu'un de cette situation au cas ou elle empirait,.
Je commence à rédiger un SMS à l'intention de l'institut français, et aussi pour la responsable canadienne de la résidence, lorsque mon téléphone portable se met à sonner. Je décroche.
-C'est Linda. Où es tu?
- A l'aéroport, tu es avec les douaniers ?
j'étais en train d'imaginer qu'ils l'avaient autorisé à donner un coup de téléphone.
-Non, je suis à l'atelier, j'ai pris un taxi, je ne t'ais pas vu à l'aéroport et tu ne répondais pas à mes SMS.
Je suis à la fois soulagé, et en même temps je frémis à l'idée que j'avais failli alerter les responsables de mon séjour pour rien.
-Attends moi à l'école des Beaux-Arts à côté, au Kino Kabaret, tu verras ils sont très sympa. J'arrive, j'en ai pour une heure.
Une heure plus tard, je retrouve enfin Linda souriante qui m'attends avec ses bagages dans l'ancienne école des Beaux-Arts, où les équipes de tournage de Kino-øø s'activent pour terminer leurs courts-métrages.
Petite leçon de vie, nous avons été victimes d'une conjonction de vides informationnels.
Nos SMS n'étaient plus transmis par son opérateur, du fait du changement de continent. Après les deux messages envoyés à son arrivée, tous les autres se sont évaporés dans le cyberespace et elle ne recevra tous mes SMS inquiets que le lendemain. Curieusement, et heureusement, j'ai reçu son appel téléphonique, mais ce sera le seul moment de la journée où nos réseaux seront brièvement connectés.
Je lui raconte comment mon esprit à comblé le vide informationnel par un story-telling paranoïaque, où j'ai cru qu'elle était retenue prisonnière par les douaniers, ainsi que tous les scénarios que j'avais élaborés pour trouver une explication à sa détention fantasmée, et comment j'allais faire pour essayer de la sauver des griffes de "big brother et de l'horrible système policier totalitaire inique dont nous étions devenus les victimes impuissantes".
En m'attendant, Linda discutait avec la jeune réalisatrice Gabriela qui était en train d'assembler les éléments d'une armure en carapace de crabes pour son prochain film. J'avais bien aimé le court-métrage de Gabriela, une comédie surréaliste qui racontait la quête d'un chat disparu, peut-être victime d'un horrible zoophile kidnappeur de chats.
L'atelier commence à être bien habité...
Linda nous a ramené du duty free une bouteille de mon whisky préféré, le Glenmorangie.
J'aime le GlenMorangie surtout parce que j'avais visité le village de Morangie où se trouve leur distillerie en écosse il y a 30 ans. Une région, avec celle des grands lacs, où la membrane qui sépare la nøøsphère de la biosphère est quasi inexistante et où le goût du GlenMorangie y est forcément différent... car imprégné d'immatérialité.
Linda m'a a aussi apporté son téléobjectif , ce qui me permet d'atteindre avec mon nøøcapteur Canon le mascaron représentant l'avatar du Faune, de Pan ou d'un Satyre encastré dans la façade du studio. Comme les effigies divines en Inde chargées de protéger les maisons, les mascarons à l'origine sont aussi chargés de protéger les habitations des entités maléfiques qui pourraient vouloir y pénétrer. Le bas relief invoque une nøøentité très particulière, et très ancienne, c'est un Faune, ou satyre, ou pan, reconnaissable à ses grandes oreilels pointues, et ses cornes C'est une entité dyonisiaque, aux origines du théâtre et de la sensualité des bacchanales antiques. Invoquer l'avatar d'un Faune sur une maison, c'est forcément revendiquer une certain hédonisme, qui confère aussi à cet atelier une éventuelle vocation festive, de garçonnière ou Bachelor Flat comme on dit ici à Montréal.
Curieusement, le même mascaron orne l'arrière de la façade de la maison principale d'Ernest Cormier.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mascaron
Comme je suis arrivé un mois plus tôt, je savoure le plaisir de pouvoir lui faire découvrir le peu que je connais déjà de la cité.
Sur le trajet j'ai l'occasion d'immatérialiser un mème légendaire, le fameux camion scolaire nord américain, héros de nombreuses fictions issues de ce continent, et qui a nøøcontaminé la planète entière, avec sa couleur jaune et son haut front paréidolique. http://fr.wikipedia.org/wiki/Paréidolie
NøøContamination radiophonique urbaine, les émissions de radio sont audibles et visibles depuis le boulevard Saint-Laurent
Derrière la vitre les nøøcontaminateurs injectent leurs mèmes dans les réseaux.
L'orangée des feuilles d'automne contraste avec le ciel gris de Payne caractéristique des heures qui précédent l'entre chien et loup annonçant la nuit. La réfraction de la voute céleste fait monter la température des ombres à plus de 6000° kelvin, baignant la ville dans un camaïeu de bleu chargé de fluorescences. En cinéma, les couleurs chaudes sont les bleus, et les couleurs froides sont les orangés.
Je me dis que la présence de ces complémentaires autour de nous confère à ce moment une relative complétude métaphorique : coexistence harmonieuse des opposés, comme dans le fameux symbole du yin et du yang.
Nous allons jusqu'au quartier chinois, où les matériaux architecturaux sont imprégnés d'avatars transfuges de l'immatérialité. Le portail pagode à l'entrée du quartier informe le passant qu'il entre dans un nøøterritoire asiatique.
Petite photo souvenir au milieu d'une mise en scène mémétique.
La vie informe la matière jusque dans l'ADN de nos cités.
J'ai confié mon T-shirt Cyberesthésie au Faune du Studio, afin de tempérer la sensualité virile un poil ostentatoire de ses pectoraux.
Escale au bar du vaisseau satøsphère avant l'immersion.
Nous allons assister au spectacle immersif de Sarah Lebovitz Rouge Mékong, http://sat.qc.ca/fr/mekong dont André Eric Létourneau http://www.systememinuit.com/actions/ que j'ai rencontré chez Renée, a fait la composition sonore.
http://rougemekong.com/
https://www.facebook.com/events/388936627876404/?previousaction=join&source=1
Rouge Mékong est une très jolie pérégrination immersive dans les méandres mémorielles d'une fiction autobiographique.
http://rougemekong.com/
https://www.facebook.com/events/388936627876404/?previousaction=join&source=1
Les cales et le pont du nøøscaphe sont encombrés d'un fret poétique, d'objets et de créatures informationnelles.
http://rougemekong.com/
https://www.facebook.com/events/388936627876404/?previousaction=join&source=1
Le Dôme est hanté par les avatars incarnés de la vie amoureuse et sensuelle de l'auteure dans un orient remémorisé...
http://rougemekong.com/
https://www.facebook.com/events/388936627876404/?previousaction=join&source=1
avatars sur soie
http://rougemekong.com/
https://www.facebook.com/events/388936627876404/?previousaction=join&source=1
La photo en pause, en gommant la projection et en faisant disparaître les nøøentités de rouge mékong qui peuplaient les parois du dôme trahie l'intimité feutrée du spectacle pour révéler l'autre immatérialité des avatars qui m'accompagnent, au paravant dissimulées par le revêtement mémétique du spectacle.
Oui je sais, la j'en fait vraiment un peu trop au niveau du champs lexical... mais bon, c'est normal de la part d'un nøøagriculteur d'essayer de caser ses nøørécoltes...
http://rougemekong.com/
https://www.facebook.com/events/388936627876404/?previousaction=join&source=1
Après cette immersion dans les grandes profondeurs nøøsphériques du Mékong numérique, nous allons explorer les saveurs expérimentales du food-lab, le laboratoire culinaire du vaisseau. http://sat.qc.ca/fr/laboculinaire#section https://www.facebook.com/laboculinaire
C'est excellent, même mon avatar adore... euh... métaphore sexuelle? argh... mais oui... j'ai pas fait exprès...
NøøReflection
démultiplication des avatars
Dans le complexe cinématographique Excentris créé par le fondateur du logiciel Soft Image, Daniel Langlois
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ex-Centris
Nous rencontrons deux représentants du festival du nouveau cinéma de Montréal, https://www.facebook.com/nouveaucinema
qui nous donnent l'explication du 42. Ce n'est pas une référence à la fameuse formule de l'auteur de science fiction Douglas Adams
http://en.wikipedia.org/wiki/Phrases_from_The_Hitchhiker's_Guide_to_the_Galaxy
C'est tout simplement la quarante deuxième édition de ce festival.
Ce samedi, Renée me signal au téléphone un événement populaire susceptible de m'intéresser, et qui va avoir lieu place des arts :
-"la marche des hommes bi".
Effectivement je suis interpellé par le nom de l'événement qui induit l'existence d'un militantisme LGBT suffisemment important à Montréal pour qu'il suscite une "marche des hommes bisexuels".
En même temps je me dis que ce n'est pas vraiment très "Queerement correcte" qu'il puisse exister une telle revendication identitaire d'une bisexualité virile.. ce qui induit qu'il devait exister une marche des "femmes bi."
Arrivé place des arts, en quête de cette "marche des hommes bis" je réalise que, trahie par l'accent Montréalais, j'ai mal compris la formulation de Renée, et qu'il s'agissaiten fait de "la marche des zombies".
http://montrealzombiewalk.com/
marche des zombies de montréal
Samedi 19 octobre 2013
https://www.facebook.com/events/567038980022851/?fref=ts
NøøInvasion de mèmes vivants. Ce samedi 19 Octobre 2013, les nøøentités ont franchies la membrane qui séparait l'immatériel du matériel et ont envahie les rues de Montéral.
Un peu partout dans le monde, la Zombie Walk est l'occasion de permettre aux avatars issus des noosphéres morbides d'outre monde de s'incarner dans le monde matériel.
La zombie walk est à la fois la fête des nøøentités mais aussi la fête des nøøcapteurs.
La zombie walk est un lieu de très forte activité mémétique, où les protagonistes à la fois invoquent des entités nøøsphériques, mais les reproduisent et les propagent par nøøcaptation photographique.
J'ai équipé mon nøøcapteur d'un fish eye, qui m'oblige à m'approcher très près des zombies, mais ceux-ci sont complices et jouent volontier avec l'objectif.
Les zombies ont un sens naturel de la nøøcaptation, et en général regardent l'objectif et non son extension biologique, moi en l'occurence.
Les photographes et les acteurs éphèmères porteurs de zombies, sont les vecteurs volontaires d'une nøøcontamination mémétique virulente.
Pour certaines photos, le fish eye m'oblige à me positionner à moins de 30 cm du sujet, et donc à être relativement intrusif dans ma captation.
Il y a une complicité tacite étonnante qui s'instaure entre les photographes et les zombies qui acceptent et jouent avec bienveillance, avec l'objectif, contribuant ainsi à propager la nøøpandémie.
https://www.facebook.com/yumisadamoto
Certaines entités archétypales profitent de la nøømigration pour contaminer le réel...
zombite
Mr tib duo
https://www.facebook.com/Mr.TiB
https://www.facebook.com/vanessa.meuniercote.1
Van-Die Zombie
Burlesgeek Montreal
https://www.facebook.com/pages/Burlesgeek-Montreal/532578126775515
Heureusement, les nøøtorités sont aussi présentes
Pilote de nøøscaphe funéraire dans son cockpit.
http://zombie-solutions.com/
Les nøøcréatures de Tim Burton aveuglent leurs avatars biologiques dont les yeux fermés regardent mon objectif.
Méme les façades de la cité, contribuent à la nøøcontamination post-apocalyptique
Vita Blackbird
https://www.facebook.com/lolyzpardales
Patrick Tondut
https://www.facebook.com/patrick.tondut
Lisa Marie Charron makeup artist
https://www.facebook.com/pages/Lisa-Marie-Charron-Makeup-Artist/292975570731098
Repas chez Renée
Avatars préhistoriques sur le pont d'un nøøggalion, ancêtre vidéoludique...
Euh... bifthèque ? une bibliothèque de bif?
Deux Nøøcontaminateurs, en pleine action.
NøøCapteuse
Les voies hertziennes de la nøøcontamination cyberpunk.
Je suis amoureux de cette ville
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