On est monté en haut des escaliers rouillés et branlants du bâtiment des beaux arts pour photographier le NøøScaphe vu de haut.
J'ai le vertige... et j'ai l'impression que ça se voit sur la photo...


Linda par contre, est très à l'aise...


Vu d'ici, on a encore plus l'impression d'un navire à quai, arrimé à son ponton.


L''étrave


Avec sa figure de proue


Dans les flammes et les fumées il y a parfois des nooentités.... ou pas....


Mardi 5 novembre PM Je passe à la SAT pour préparer la projection du lendemain dans le Dôme. Ce sera le premier essai d'immersion de la SAT dans le NøøMuseum.
Joseph m'a installé dans l'espace collectif, le COLAB, où les artistes résidents peuvent travailler. L'espace est très agréable. Je me relaxe en profitant du soleil qui perce entre les immeubles.


Nini passe me voir, elle m'annonce qu'elle va essayer de me faire revenir en Mai pour finaliser les développements en cour du NooMuseum dans la SAT, et je dois lui rédiger rapidement un descriptif pour qu'elle soumette le dossier. Alors que nous discutons elle reçoit un Tweet de l'écrivain de SF Maurice Dantec. j'avais adoré ses romans Les Racines du Mal et Babylon Babies.


A coté de moi, les cyberplantes augmentées de Jean-Philippe Naulet émettent leurs messages silencieux.
http://sat.qc.ca/en/nouvelles/projet-plants-par-jean-philippe-naulet
Leur présence est reposante, par une forme d'illusion cyberesthésique, ou synesthésique j'ai l'impression/illusion qu'elles me perçoivent aussi... je commence à me construire une Théorie de l'Esprit avec elles... comme pour les avatars dans les mondes persistants, un égrégore est généré : l'entité psychique de ma relation avec ces plantes nooamplifiées... ces plantes cyborgs sont des NøøEntités...
J'adore cette installation.


Je fais une petite pause avec Linda qui est venu voir Nini et m'apporte un déjeuner. Elle prend l'avion demain.


Dernier Diner à Montreal avec Linda.
Je m'interroge sur cette tristesse qui m'étreint. Nous allons nous retrouver à Paris à mon retour, mais la partie subconsciente de mon esprit souffre.
J'ai une vision, je nous vois comme deux cellules sphériques enlacées, interconnectées, virevoltant dans un cosmos liquide, et tout un réseau de liens noosphériques qui s'étaient tissés entre nos deux entités macroscopiques allaient être déchirés par notre éloignement physique. Déchirement douloureux que nos réseaux informationnels planétaires ne peuvent toujours pas compenser, malgré leurs sophistications.


Pendant que Linda passe sa dernière nuit dans le NøøScaphe, je construit une maquette de la NøøGalerie adaptée à la Satosphère. C'est un instant particulier, et je m'éclaire aux bougies, comme lorsque j'avais écrit Thanatos, Les Récifs. Le lampadaire de la rue projette les ombres des feuillages sur les murs de l'atelier. L'instant est magique.



Le package de caméras Unity dédiées au dôme que Sebastien m'a installé fonctionne parfaitement. Très facilement j'arrive à le manipuler et à l'affecter à une maquette de NøøBarge des Récifs.


Je reprends la modélisation du modèle de barge dédié à la satosphère, qui emportera les nøøgaleries dans leurs pérégrinations au travers des récifs. Je les équipes de voiles à l'effigie de ma NøøÉgrégore.
NooEgregore ADN
Allégorie du sens de la vie, qui sort de l'océan dans le tournoiement de l'ADN, pour se transformer en macro bio mécanisme afin d'atteindre les étoiles.
Les traits et circuits symbolisent la connexion horizontale par les réseaux

Dessin de Yann Minh ( http://www.yannminh.org/ ) pour le groupe Cyberesthesia
( http://www.cyberesthesia.com/ )
Réalisé à l'occasion de la Borderline Biennale de la Demeure du chaos. En 2011
http://www.yannminh.org/french/Ind-Cyberesthesie-010.html


Les différentes étapes du croquis préparatoire.


Je récupère le dôme du Festival de SF dématérialisé de Roannes, http://noofestivalsf.com/ pour l'installer au dessus de l'embarcadère des barges.


Le déplacement d'objets dans le ciel du dôme est très spectaculaire, et je pense que le maillage géodésique devrait générer une sensation de déplacement spectaculaire au moment du départ de la NøøBarge.


8h30 du matin, je suis arrivé en avance à la Satosphère. J'octroie à mon avatar biologique un petit instant de sommeil dans le salon à côté du dôme.



Seb le programmeur est arrivé et nous injectons mes fichiers dans le système de pilotage du Dôme.



Je retrouve d'anciennes émotions qui me ramènent 30 ans en arrière, lorsque je découvrais la régie vidéo de l'ENSAD.
Le mépris et la défiance vis à vis de la technique de nombre d'enseignants d'écoles d'art et de penseurs de la modernité a occulté une part fondamentale de notre évolution symbiotique avec la technologie.

Nos outils génèrent de nouveaux répertoires émotionnels et cognitifs qui n'existaient pas au paravant.
Ainsi, l'automobile tout en ne remplaçant pas le plaisir de la marche, à généré un plaisir nouveau, (entre autre) celui de conduire à cent trente kilomètres heure la nuit sur les autoroutes en écoutant de la musique.

Nos consoles informatiques, les régies vidéo et son, génèrent une répertoire émotionnel spécifique, un plaisir de la technique pour la technique, comme on dirait l'art pour l'art.


D'un point de vue Mac Luhanien, il faut toujours se poser la question de ce qui est amplifié par nous outils. Quelle fonction physique ou cognitive est amplifiée. Bien sur la Satosphère est une extension cognitive, mais comme l'automobile, la satosphère est aussi un amplificateur des jambes.
Elle nous permet de nous déplacer à la vitesse de la lumière, non pas dans l'espace physique, mais dans l'immatérialité du cyberespace.


Sebastien me montre les fonctions qu'il a développé.
Possibilité de charger les media en dynamique, par menu, et donc de pouvoir personnaliser les NooGaleries à la demande, et ainsi de créer des expositions facilement. Il a également programmé le passage d'une barge à l'autre, une gestion de l'interface Wii, ou OSC.
Je lui demande de voir s'il peut afficher l'image de la caméra volante sur un écran supplémentaire pour avoir une restitution haute definition a vocation pédagogique des documents présentés.


Je vais dans la salle de pilotage annexe brancher ma clef USB sur les NøøPropulseurs. Ici la métaphore marine NøøNautique n'en n'est plus une. Nous sommes vraiment dans un vaisseau d'exploration informationnel, avec ses postes de pilotages et ses salles de machines.


Je vais dans la salle de pilotage annexe brancher ma clef USB sur les NøøPropulseurs. Ici la métaphore marine NøøNautique n'en n'est plus une. Nous sommes vraiment dans un vaisseau d'exploration informationnel, avec ses postes de pilotages et ses salles de machines.


Le système Photon de VyV qui permet de projeter sur le Dôme de la Satosphère le panorama en projection cubique du noomuseum dans Unity. Depuis toujours je ressens les machines... et je repense à ce témoignage synethésique et cyberesthésique, d'une jeune femme qui perçoit les émotions des machines. http://www.psychologytoday.com/blog/tasting-the-universe/201311/ghost-in-the-machine un artiste "torturait" un ordinateur en versant de l'eau sur ses circuits et en restituant le son généré par les court-circuits.. cela avait beaucoup attristé Karen, et moi aussi, bien que j'avais lutté contre cette émotion.. la jugeant trop irrationnelle.. L'animisme des machines est peut-être l'expression d'une capacité synesthésique cyberesthésique, une forme de théorie de l'esprit, ayant pour sujet/objet non pas les humains, nos semblables, mais nos artefacts. Cyberesthesie http://www.cuberevue.com/de-lempathie-a-la-cyberesthesie/121 http://www.observatoirenivea.com/Admin/AllMedias/CahiersPDF/NIVEA_OBS_CAHIER_SPECIAL_2062.pdf


Moment crucial, on va activer la projection des Récifs sur le Dôme. On aurait du faire un compte à rebours pour sacraliser l'instant.


Les rochers volants du site d'Armon Karn nous entourent. C'est NøøMagique. Nous sommes dans les Récifs. Un très très vieux rêve vient de se réaliser.


Je retrouve un soupçon de ce moment merveilleux, durant lequel, il y a 30 ans, dans une vision surréaliste j'ai été projeté dans l'immatérialité informationnelle des Récifs. De ce paysage de monolithes dérivants dans une brume luminescente.
http://noozone.free.fr/noocrypte/viewtopic.php?f=16&t=634


Par ce dispositif nous avons invoqué une NøøEntité archétypale, dans laquelle nous nous trouvons maintenant immergés. Je le cache, mais je suis en train de vivre un des moments les plus émouvants de ma vie d'artiste, de NøøNaute. Un immense merci à cette résidence de m'avoir donné cette chance.


La tête dans les Récifs...


Profitant d'un instant de solitude dans le dôme, je fais cette captation d'un baiser avec Linda à bord de la NøøBarge qui s'avance entre les monolithes volants.


C'est la qu'on peut comprendre à quel point nos outils sont puissants. Cette photo est NøøActive. Par un processus de feed-back complexe et de mise en abime informationnelle, elle formalise un instant d'immatérialité.




Ce jour la, le hasard du calendrier fait que deux groupes de responsables culturels viennent visiter la SAT, et Nini me demande de leur montrer le NøøMuseum dans les Récifs.
Le dernier groupe, venu de Rennes en france arrive à quatre heure, et j'ai a peine le temps de leur présenter avant que Michel Bérard vienne très courtoisement nous chercher en voiture pour conduire Linda à la gare.


j'ai le coeur serré et nous avons tous les deux les larmes aux yeux.


Linda porte le mini calumet de la paix de Nick Huard, en serpentine et padouk. Je pense au pouvoir mystérieux des objets sur nos esprits. Que ce soit par construction cognitive complexe et plus ou moins rationnel, ou par mystère métaphysique emprunt d'animisme et de mystique, leur pouvoir est effectif. Il y a un effet anthopomorphique à ce mini calumet, qui ressemble aussi à un enfant emmailloté. Linda me racontera que les douaniers seront interpellés par le mini calumet, qui servira de prétexte à un échange cordial.


Dernières images de son départ, dans la mémoire et dans mon nøøcapteur


Même si nous allons nous retrouver, ce qui nous rend triste, c'est que c'est la fin d'un moment merveilleux partagé. Un moment de très très haute définition... celle du réel, que pour l'instant nos artefacts arrivent à peine à restituer et transmettre.


trajet de retour vers montréal avec Michel qui, connaissant bien ce moment, respecte mon silence.


J'échange des SMS avec Linda, pour atténuer un peu cette détresse que provoque l'éloignement physique, la rupture de toutes ces fibrilles invisibles et mystérieuses qui reliaient nos corps biologique et que la distance va briser... et que notre subconscience perçoit comme une perte douloureuse dont il faudra faire le deuil.


Il y a des dimensions invisibles du réel, que nos artefacts informés et informants sont impuissants à reproduire, à révéler.


C'est à cet endroit, dans cet espace invisible propre au monde physique, que nous percevons intuitivement par l'ensemble de notre corps et de nos émotions, que se trouve la raison pour laquelle, une entité informationnelle que nous appellons la vie, s'efforce avec une énergie considérable à perdurer, se reproduire, et se complexifier en informant la matière.


Escale dans l'ambiance road movie du fast food Bun's de Saint Laurent. 8$ le hamburger que j'aime bien. Il est presque addictif. Je lis le livre de la NøøMercenaire de l'écriture, Aude Le Dubé-Wettstein, dont j'aime beaucoup le style.


"Il m'arrivait, quoiqu'assez rarement, de suivre les bateaux jusqu'à leur disparition. Cela se produisait lorsque je ne pouvais plus surmonter mon désire de partir. J'allais sur ma mobylette aussi vite que je le pouvais, par la route côtière qui mène au bout d ela péninsule, pour regarder la géante silhouette basculer derrière la ligne d'horizon.
Je ne connaissais pas ma chance. Le privilège m'était alors donné de contempler ce basculement dans le rien qui n'existe nulle part ailleurs: ni dans les villes, ni à la campagne, ni peut-être à la montagne où je ne suis jamais allé."
Aude Le Dubé. La mer intérieure.


Les machines de maintenance des réseaux. J'aime les machines. J'en suis certain maintenant, elles me parlent, depuis toujours.


NøøContamination mémétique. Financer son voyage en chantant et jouant de la musique dans la rue. Des entités noosphériques accompagne le nomade urbain, celle de la Beat génération, de Kerouac, Ginsberg et Burroughs...
Il s'appelle Curt, il vient de Toronto et il ne connait pas Kerouac, Ginsberg et Burroughs... les fantômes de la beat générations s'effacent, ce n'est plus leur temps...


Ce soir, rendez-vous à l'UQAM pour une nouvelle conférence et intervention auprès des étudiants en média interactifs de Jean Décarie.



Je trouve qu'il y a un petit air de famille entre Jean et le Faune de l'atelier Cormier, mais, je vois des Faunes partout en ce moment...
http://multimedia.uqam.ca/profs/jd/
http://www.cinematheque.qc.ca/fr/programmation/projections/jean-decarie-de-lart-video-et-autres-saccades


André Eric Létourneau souhaitait présenter le premier musée virtuel de "La société de conservation du présent" mais hélas, le mac G3 sur lequel sa reconstitution a été installée n'était pas compatible avec l'adapteur VGA du vidéo projecteur.



André à présenté ses performances artistiques et politiques très inspirées (entre autre) de surréalisme, de situationnisme, de l'action painting... qui lui vaudront quelques séjours au poste... et la vindicte de certains politiques...


Une performance ayant des ramifications entre l'immatériel et le matériel...
http://www.iso1000000000.ch/abribec/
"AbriBec a été créée dans un souci d'équité et de justice sociale.
Souhaitant donner la chance à tous sans exception de pouvoir profiter d'abris fiscaux, la compagnie AbriBec offre différents modèles d'abris, sur mesure, pouvant convenir même aux plus démunis, et non pas juste à ceux qui ont les moyens d'échapper à leurs responsabilités sociales."


Après l'intervention d'Éric , j'ai présenté aux étudiants le dispositif du NooMuseum.


Nous allons voyager rapidement dans les galeries du noomuseum, sur quelques moments emblématiques de la préhistoire de la cyberculture.


Apparition du vivant, et de l'ADN, un système de traitement de l'information inscrit dans le processus d'évolution du vivant. J'aime dire de façon provocatrice : La vie n'existe pas. C'est de la matière informée. La vie, est immatérielle, c'est de l'information qui se sert de la matière pour se propager, se perpétuer, se complexifier. Paradoxalement, la vie est sans doute la seule chose immortelle dans cet univers, qui, au lieu de tendre vers sa destruction, tend vers sa multiplication et complexification.


Teilhard de Chardin, la NøøGenèse et la NøøSphère..


Les robots gynoïdes en or de la forge d'Héphaistos dans l'illiade. On s'arrêtera aussi un instant sur le télégraphe de Chappe et les premiers pirates "informatiques" de l'histoire...


La reconstitution des Ménines de Velasquez http://www.noomuseum.net/noomuseum/Velasquez-0100.html


Escale chez Norbert Wiener, pour relater, à la fois l'invention de la cybernétique, dans ses applications techniques avec les robots, mais aussi sa dimension philosophique : Plus un organisme traitera de l'information complexe, et plus il sera haut dans la hiérarchie du vivant.


Passage chez Mac Luhan, et notre relation aux outils. En particulier la Narcose Narcissique. http://www.yannminh.org/english/TxtArguments120.html


Et enfin La réponse aux média, comment l'enfant des pays industrialisés se construit à travers un feed-back existentiel avec les masse media. http://www.yannminh.org/french/TxtArguments070.html


Un groupe de jeunes femmes inscrivent une date sur le batiment des beaux-arts, annonçant un festival du documentaire.


Mon petit voisin...lui aussi connecté... au réseau tissé par les arbres dans l'atmosphère...


Visiblement, ils se nourrissent bien les écureuils ici... je lui avait offert des chips et des cacahuètes qu'il a dédaigné...pour préférer une part de brioche... à moins qu'il ne suive un régime...
les moineaux eux n'ont pas fait les difficiles


Repas chez Aude Le Dubé-Wettstein et Michel Bérard, où je fais la rencontre d'Anne qui termine ses études de droit à Mac Gill


Elle est bilingue et du fait des pérégrinations de ses parents, a été dans plusieurs écoles, entre la france, le canada et les états unis.
Du fait qu'elle étudie le droit Québecois et le droit Anglais, cela implique d'étudier leurs différences à un niveau constitutionnel, ce qui lui donne une expertise de très haut niveau, qui peut lui permettre de contribuer à l'élaboration de constitutions.




Jean-michel Devésa profite d'un séjour à Montréal ou il donne une conférence à L'UQAM pour passer me voir à l'atelier.


Je lui fait visiter le NøøScaphe, et dans le magnifique bureau du pont supérieur, il m'explique que son prochain livre va paraître chez un nouvel éditeur. Et il envisage d'en faire une version numérique augmentée.

Je propose à Jean-Michel de lui faire découvrir le fameux restaurant Schwartz's, mais il y a foule, une longue queue de convives qui patientent dans la rue et le froid. Je suis surpris, car lorsque Renée Fortier nous y avait invités avec Sylvia, nous n'avions pas attendu.


Du coup on s'est rabattu sur un petit restaurant très Montréalais juste à côté, où Jean-Michel m'a offert un excellent repas.


Jean-michel me décrit son projet de livre augmenté, et souhaite que j'y participe comme réalisateur ou directeur artistique. Ce que j'accepte.


Toujours des Noocontaminations synchrones, je remarque le faune accroché à sa veste.


Derrière nous, une nooentité cachée dans la cloison de bois nous observe. Notre cerveau passe son temps à donner du sens au chaos...c'est sa fonction fondamentale, qui nous permet d'assurer notre survie, individuelle et collective...


Je commence à avoir mes repères et habitudes.


Je viens souvent manger au Café Dépot du boulevard Saint Laurent qui est ouvert tard, bon marché et accueillant. C'est aussi un des premiers endroit où j'ai mangé en arrivant à Montréal.


Il y règne une atmosphère et convivialité étonnante, que je trouve rarement dans les cafés parisiens.
Ici c'est une clientèle éclectique, d'étudiants, d'habitués, de retraités, de touristes, d'avatars, qui s'installent pour y travailler pendant de longues heures.


Piaui est un artiste brésilien que je vois souvent en train de dessiner ici.


En le voyant faire il me donne envie de venir aussi rédiger le carnet de voyage dans ce café.. mais, hélas, il faudrait que je prenne le gros disque dur, qui est trop encombrant.


Quelqu'un qui dessine dans un lieu public, génère un effet apaisant, rassurant. C'est une action magique qui émet une information très ancienne, et qui est perçue de façon quasi subliminale par l'entourage : s'il y a quelqu'un qui dessine ici, c'est que c'est un lieu ou l'on est en sécurité.
Curieusement, voir quelqu'un travailler sur un laptop ne génère pas le même sentiment d'apaisement. Sans doute parce qu'on connait, et perçoit par cyberesthésie, la frénésie des très hautes fréquences qui animent les microprocesseurs et le réseau...


C'est aussi un repère de policiers le week-end, car situé à un endroit stratégique de la ville.
Leur présence en uniformes, leurs attitudes, et expressions, génèrent un effet dramaturgique, une sorte de théatralité cinématographique, qui donne l'impression d'être dans une série américaine. La membrane qui sépare fiction et réalié devient très mince lorsqu'ils sont la.
En sollicitant l'autorisation de les photographier, je leur demande pourquoi ils sont souvent ici.
Très courtois, celui qui me semble être le plus haut gradé m'explique que c'est à cause des bagarres à la sortie des boîtes vers trois heures du matin. Les gens sont ivres, et ont souvent tendance à se battre.
Juste des bagarres d'ivrognes... Il parait que Montréal est l'une des villes, ayant le taux de criminalité le plus bas du monde.






Mardi soir, Guillaume Blais un montréalais adepte de la magie du chaos et spécialiste en sécurité informatique que j'avais rencontré à Paris en compagnie du hacker Pierre Clisson http://clisson.net/ , m'a donné rendez-vous dans une sation service pour me conduire dans un repaire clandestin de hackers...
Guillaume pilote un puissant NøøZombie Lincoln de plus de trois tonnes, survivant des films noirs des années cinquantes...


Tout au long du trajet Guillaume fait plusieurs détours et surveille que nous ne sommes pas suivis...


Finalement nous nous garons près d'un quartier de fabriques abandonnées. La NøøEntité Lincoln de Guillaume affiche un sourire paréidolique carnassier...


Guillaume envoi des SMS à un mystérieux correspondant pour lui signaler notre arrivée, et nous attendons le feu vert pour nous rendre dans le repère des hackeurs...


Dans les ruelles sombres, des Nooentités murales inquiétantes nous observent depuis les façades...


Des immeubles abandonnés sous l'autouroute...


A l'approche du site, Guillaume redouble de prudence et vérifie que je le suis bien...


999 , c'est l'adresse... le signe de l'apocalypse inversé... comment doit-on l'interpréter ...


L'intérieur du bâtiment à des allures de squat délabré.


Des formules ésotériques sont inscrites sur les murs.


Le NøøScaphe des hackers arbore le pavillon noir de la NøøFlibuste...


A peine suis-je entré dans le vaisseau avec mon appareil photo que les hackers entament la fameuse danse rituelle dite du "Motion Blur" qui est destinée à empêcher leur âme cybernétique d'être nøøcaptée...


Heureusement Guillaume Blais me présente aux NøøGuerriers avant qu'ils n'aient sortis leurs derezzeurs...
http://tron.wikia.com/wiki/Derez


En fait je suis dans un Hacker Space, http://en.wikipedia.org/wiki/Hackerspace le Foulab http://foulab.org/ , qui n'a absolument rien d'illégal ni de clandestin. Le terme de Hacker créé souvent une confusion, avec la notion de piratage. Hacker est utilisé ici dans le sens de personnaliser, modifier, améliorer un dispositif à base d'informatique ou d'électronique. Mais le terme de Hacker peut aussi être étendu à d'autre domaines que l'informatique. On peut par exemple hacker sa voiture en la customisant.


Le foulab est une sorte d'atelier associatif, où des programmeurs, electroniciens, informaticiens, artistes, développeurs, équipent et paragent un local avec des ressources techniques communes, afin d'aider au développement, à la création, à la formation.
En gros, un chantier NøøNaval associatif voué à l'amélioration et la transformation des nøøpropulseurs équipant nos NøøScaphes.



L'atelier met à disposition de ses adhérents, à la fois du matériel, mais aussi un environnement collaboratif, une mise en commun des connaissances.


Foulab
http://foulab.org/
est situé à Suite 33B, 999 du Collège, Montréal, Quebec, Canada, H4C 2S3. Il est à distance de marche du métro Place St-Henri ou autobus 36, 78, 191 et 371(nuit).


Le foulab a son petit musée informatique, avec des nøøscaphes historiques en état de marche. En particulier de vieux macintoshs, et je me dis quAndré Éric Létourneau pourrait faire tourner la reconstitution du premier musée virtuel de la société de conservation du présent sur ces machines.
Je leur ai demandé s'ils avaient une version de Mac Playmate de Michael Saenz, qui est je pense la première véritable application cybersexe de l'histoire, dans le sens littéral, mais hélas ils ne l'avaient pas.
http://noodungeon.com/french/TxtCybersexe-010.html


Un lecteur de floppy disk pour apple II dédicacé par le grand NøøArmateur Steve Wozniak http://fr.wikipedia.org/wiki/Steve_Wozniak pour le "gardien" du musée Michel Gallant.


Le NøøZombie de la Nasa.
L'équivalent de la NøøEntité automobile Lincoln de Guillaume, un Nøøzombie informatique ressuscité, exemple emblématique de Hack :
C'est une vieille imprimante télétexte de la Nasa, qui a été modifiée pour recevoir et imprimer des tweets...


Si si si... cette imprimante vient bien de la NASA.


Journal de bord des campagnes de pêche NøøHauturières...


Les toilettes, qui ont demandé un très gros travail de déco pour ressembler à des toilettes de squat industriel du vingtième siècle.


Guillaume me ramène, j'ai passé un super moment au Foulab, je repars chargé d'énergies nøøsphériques. Hacker l'informatique, comme on hackait les automobiles dans les années cinquante, c'est d'une certaine façon tenter de reprendre le pouvoir sur nos outils, sur nos véhicules terrestres et cyberspatiaux, pour sortir plus vite de la narcose narcissique dans laquelle ils nous plongent.
http://www.yannminh.org/french/TxtArguments120.html

"Le jeune Narcisse prit pour une autre personne sa propre image reflétée dans l'eau d'une source. Ce prolongement de lui-même dans un miroir engourdit ses perceptions au point qu'il devint un servomécanisme de sa propre image prolongée répétée. .../... Ce qu'il y a d'intéressant dans ce mythe, c'est qu'il montre que les hommes sont immédiatement fascinés par une extension d'eux-mêmes faite d'un autre matériau qu'eux."
-----------------Marshall Mc Luhan. L'amour des gadgets. Narcisse la narcose. Pour comprendre les media - 1964



Guillaume Blais me pose à un métro proche, il évite de trop circuler avec son NøøZombie au sourire carnassier, transfuge des années soixantes, dont un plein lui coûte 100$...
Il me rappelle l'illustrateur de SF Philippe Bouchet et sa super Fairlane ...
Nous aimons bien les NøøPaquebots aux commandes desquels l'immatérialité NøøSphérique vient se superposer au réel...
http://manchu-sf.blogspot.ca/
http://2.bp.blogspot.com/-4BgbJi7ETzg/UWBwxepJIkI/AAAAAAAAClE/TK4nkcRSEOA/s1600/DSCN0039.JPG


NøøGangsters dans les rues de Montréal.. naannn je plaisante.. c'est juste bien de se la jouer avec des grosses américaines...
Montréal c'est mon paradis... je ne veux plus repartir...